Tous les articles par Jacqueline Collard

Nouveau rapport Lancet sur les décès dus à la pollution

Un décès sur six survenu en 2015 dans le monde était lié à la pollution, essentiellement à la contamination de l’air, mais aussi de l’eau et des lieux de travail, estime un rapport publié le 20 octobre 2017 dans la revue The Lancet.

« On estime que les maladies causées par la pollution ont été responsables de 9 millions de morts prématurées en 2015 – soit 16% de l’ensemble des décès dans le monde« , évalue ce rapport, issu de deux ans de travail d’une commission associant la revue médicale britannique, plusieurs organismes internationaux, des ONG et une quarantaine de chercheurs spécialisés dans les questions de santé et d’environnement.

Ce bilan représente « trois fois plus de morts que le Sida, la tuberculose et le paludisme réunis, et 15 fois plus que ceux causés par les guerres et toutes les autres formes de violence », soulignent ses auteurs.

La pollution sur le lieu de travail en causerait environ 800.000, via l’exposition à des substances toxiques ou cancérigènes. Et cette évaluation est « probablement sous-estimée », ajoute The Lancet, compte tenu « des nombreux polluants chimiques émergents qui restent encore à identifier ».

Le phénomène touche en premier lieu « les populations pauvres et vulnérables », note le rapport. 92% de ces décès surviennent en effet dans des pays à revenu faible ou moyen et, dans chaque pays, ils concernent davantage les minorités et les populations marginalisées. Dans les pays en voie d’industrialisation rapide comme l’Inde, le Pakistan, la Chine, Madagascar ou le Kenya, jusqu’à un décès sur quatre pourrait être lié à la pollution.

Au-delà du coût humain, la commision « pollution et santé » du Lancet a également tenté d’évaluer le coût économique. Là aussi, les pays les plus pauvres sont ceux qui paient la plus lourde facture. Ainsi, dans les pays en voie de développement, le rapport estime que les maladies et les décès liés à la pollution représentent en termes de perte de productivité 1,3 % du produit intérieur brut, contre 0,5 % pour les pays industrialisés. Ce pourcentage passe à 8,3 % (contre 4,5 % pour les pays les plus développés) si on prend en compte les dépenses de santé pour un coût total de l’ordre de 4 600 milliards de dollars (3 900 milliards d’euros) par an pour l’économie mondiale, soit 6,2 % de la croissance mondiale.

The Lancet : http://www.thelancet.com/commissions/pollution-and-health :

Air pollution and health:  Philip J Landrigan  The Lancet Public Health, Vol. 2, No. 1

  • Commission on pollution and health
  • Pollution, health, and the planet: time for decisive action
  • Towards a healthier and safer environment
  • Implications for the science of air pollution and health
  • In control of ambient and household air pollution — how low should we go ?

Ouvrir les fenêtres : la solution majeure pour la pollution intérieure

Parallèlement aux inquiétudes sur les conséquences sanitaires de la pollution intérieure où nous passons 80% de notre temps, un marché de l’épuration domestique a vu le jour, qui génère aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de 170 millions d’euros. En quelques années, trois familles ont émergé: les dispositifs qui détruisent ou piègent les polluants, les matériaux de construction ou de décoration qui revendiquent des propriétés dépolluantes et les sprays qui vantent leurs propriétés assainissantes.

Eh bien une nouvelle étude de l’ANSES publie un avis qui va permettre de faire un choix en connaissance de cause. Selon elle «Pour prévenir des risques liés à une mauvaise qualité de l’air intérieur, il convient en premier lieu de limiter toutes les sources de pollution pouvant affecter la qualité de l’air intérieur [et de] ventiler et aérer.» Pire, certains dispositifs rajoutent des polluants à un air déjà fort chargé (voir encadré), prévient l’Anses, qui préconise d’informer la population des risques potentiels d’une dégradation de la qualité de l’air intérieur lors de l’utilisation de certains appareils d’épuration. Avis aux asthmatiques, friands de dispositifs utilisant des huiles essentielles ou pouvant générer de l’ozone.

Les revendications d’efficacité sont assez hétérogènes et peuvent cibler une substance spécifique ou un mélange de polluants. Elles portent principalement sur les composés organiques volatils (COV) (75%), les virus, bactéries et moisissures (68%), les particules (58%) et les allergènes (pollens, acariens) (54%). Certaines concernent plus génériquement la fumée de cigarette, les odeurs, ou «les polluants de l’air».

Conclusion : non contents d’être peu efficaces contre les polluants qu’ils prétendent éliminer, certains dispositifs rajoutent des molécules à une ambiance intérieure déjà très toxique.

https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2012SA0236Ra.pdf

Film De MMonique Robin, le juge et l’herbicide

« Le Juge et l’Herbicide » (devenu « Le Roundup face à ses Juges », à la demande des chaînes qui le diffusent) : plus que la production d’un film, apporte un message d’alerte, et d’espérance: tel le précise sa réalisatrice Marie-Monique Robin.

En effet, « probablement cancérigène » pour l’OMS, le glyphosate est un poison à bien d’autres titres, qui dans le monde entier tue ou rend malades, hommes, sols, cultures et animaux d’élevage – ce dont la vidéo jointe livre un des aspects les moins connus.

Pourtant, ce scandale débouche sur le rassemblement de tous ceux – victimes ou experts, avocats ou activistes – qui n’acceptent pas d’être trompés et empoisonnés. Un mouvement d’indignation et de refus dont l’intensité augmente au moment même où l’Union Européenne décide si le glyphosate peut être à nouveau autorisé – ou non.

Presque 10 ans après « Le Monde selon Monsanto », pourquoi y revenir ?

Parce que dans ce film uniquement consacré au Roundup®, on verra qu’il n’est pas un simple poison, mais un produit à effets multiples : cancérigène, perturbateur endocrinien, mutagène et chélateur de métaux, il prépare un scandale sanitaire dont la magnitude pourrait être supérieure à ce qu’a produit l’amiante, car le glyphosate (la substance active de l’herbicide) est partout : dans l’eau, l’air, la pluie, les sols et les aliments. Du Nord au Sud de la planète, on verra que l’herbicide-qui-tue-tout (son surnom en espagnol) rend malades ou tue les sols, les plantes, les animaux et les humains. Il détruit durablement les écosystèmes en affectant les organismes vivants, avec des conséquences en chaîne jusqu’aux êtres humains, ce qui est la définition même du crime d’écocide.

Parce qu’il ne s’agit pas seulement de dénoncer : alors qu’agences internationales et gouvernements s’avèrent inopérants, l’initiative du Tribunal International Monsanto montre que témoins, victimes, experts, ou simples citoyens… ont su s’emparer de cette question, jusqu’à obtenir un avis juridique qui pourrait infléchir le droit international : faire reconnaître le crime d’écocide afin de pouvoir poursuivre au pénal les dirigeants des firmes dont les activités à grande échelle menacent la sûreté de la planète.

Derrière des produits bénins qui se trouvent encore dans les rayons des jardineries : un scandale sanitaire majeur… mais un début de condamnation devant la justice des hommes : pour en savoir plus, et pour le faire savoir autour de vous, soutenez ce film.

Avec le film « Le Roundup face à ses Juges », sur Arte le 17 octobre 2017 à 20h 55 (et pendant 20 jours en replay)

Le Projet Zones blanches (AZB) dans les Hautes Alpes propose un questionnaire

L’Association Zones Blanches dont vous avez sûrement entendu parler se mobilise pour créer un lieu d’accueil médico-social pour les personnes électro-hypersensibles et chimico-sensibles dans un lieu dénué de champ électro-magnétique dans les Hautes-Alpes. Ce lieu permettra d’héberger et de loger des personnes EHS et MCS, de leur offrir un accompagnement médical et d’installer un centre de recherche européen sur l’électro-hypersensibilité.

Cette étape est primordiale afin d’obtenir les autorisations et les financements
nécessaires à l’aboutissement de ce projet qui permettra à des dizaines de
personnes qui sont aujourd’hui dans des situations désespérées d’avoir enfin un lieu
de vie.
Nous comptons sur vous pour remplir le questionnaire et pour l’envoyer à toutes les personnes EHS et/ou MCS que vous connaissez !
Vous pouvez le remplir en ligne sur ce lien :
https://assozonesblanches.typeform.com/to/p9eKuJ
Ou le télécharger ici :
https://gallery.mailchimp.com/8ba2d7f07b0fc2d51be46e0d0/files/5a05705e-ce43-
4c76-8be0-1044bd1259c4/

Questionnaire_EHS_Durbon.pdf

Nous avons également besoin de fonds pour lancer le projet. Si vous souhaitez nous
donner un coup de pouce, vous pouvez nous envoyer un chèque à l’ordre de
l’association ou bien souscrire directement sur cette plateforme :

https://www.helloasso.com/associations/association-zones-blanches/

Vous pouvez trouver le bulletin d’adhésion et la plaquette de l’Association Zones
Blanches ici :

https://gallery.mailchimp.com/8ba2d7f07b0fc2d51be46e0d0/files/5e84a70a-7f61-
4f81-b7a3-8a751df72814/Dépliant_AZB.pdf

Vous pouvez nous renvoyer le questionnaire directement par mail ou bien par la
poste à l’adresse : Michèle RIVASI, Présidente de l’Association Zones Blanches

9 Avenue du champ de mars 26000 Valence

Nous vous remercions infiniment pour votre aide !
Bien à vous,
L’équipe de l’Association Zones Blanches 04 75 60 32 90

Afin d’affiner l’offre qui sera proposée, AZB souhaite recueillir l’avis du maximum de personnes concernées.

L’enquête nationale périnatale 2016 est parue

Les mères sont plus âgées et plus souvent en surpoids au moment de la naissance, deux tendances préoccupantes pour la santé de la mère et du bébé qui se confirment au fil des années en France. Pour le premier enfant, les femmes avaient en moyenne 28,5 ans en France en 2015, soit quatre ans et demi de plus qu’en 1974.

Les mères sont plus âgées et plus souvent en  surpoids  au moment de la naissance, deux tendances préoccupantes pour la santé de la mère et du bébé qui se confirment au fil des années en France, selon une enquête publiée le 11 octobre 2017. La proportion de naissances chez les femmes âgées de 35 ans et plus atteint désormais 21% en métropole contre 19% lors de la précédente enquête de 2010, d’après l’Enquête nationale périnatale 2016. Cette proportion était de 15,9% en 2003.

Il s’agit d’une évolution de long terme, l’âge des mères au moment de l’accouchement augmentant de manière continue depuis des décennies, selon l’enquête de l’Inserm et de la Direction de la recherche, des études, d’évaluation et des statistiques (Drees). Le report des naissances vers un âge maternel plus avancé est considéré comme une évolution défavorable car cela a une influence négative sur la fertilité et majore les risques pour la mère et l’enfant : « prématurité, gémellité, trisomie, complications de pathologies qui peuvent s’aggraver avec l’âge… », explique la responsable de l’enquête, Béatrice Blondel (Inserm).

Cette étude pointe aussi  la dégradation de certains indicateurs de santé périnatale. Le taux de prématurité augmente depuis 1995 (de 4,5 % en 1995 à 6% en 2016 chez les enfants uniques nés vivants) tandis que la proportion d’enfants de petit poids (compte tenu de la durée de grossesse) a augmenté durant cette période (de 10,1 % à 10,8 % chez les enfants uniques). Autres problèmes, selon l’étude : la consommation de tabac pendant la grossesse n’a pas baissé (17 %, mais elle est de 5% outre-mer).

L’enquête réalisée sous l’égide du ministère de la Santé a porté sur 14.142 naissances (enfants nés vivant ou morts-nés) survenues entre le 14 et le 20 mars 2016 et sur 13.894 femmes dans l’ensemble des maternités de France, dont les cinq départements et régions d’outre-mer (Drom).

http://presse.inserm.fr/la-sante-des-meres-et-des-nouveau-nes-premiers-resultats-de-lenquete-nationale-perinatale-2016/29668/

http://www.epopé-inserm.fr/enquete-nationale-perinatale-2016-premiers-resultats-952

Fresson J., Rey S, Vanhaesebrouck A., Vilain A., « Les maternités en 2016 – Premiers résultats de l’enquête nationale périnatale », Études et Résultats, DREES, n°1031, octobre, 2017.