Tous les articles par Jacqueline Collard

L’agglomération de Grenoble se dote d’une zone à circulation réduite (ZCR)

Grenoble Alpes Métropole a présenté jeudi 1er mars un des ingrédients essentiels de la démarche « Métropole respirable en 5 ans » : la mise en place progressive d’une Zone Basses Emissions marchandises entre 2019 et 2025.

Des acteurs du territoire d’horizons divers ont confirmé leur engagement dans ce dispositif, bénéficiant directement à la qualité de l’air mais aussi plus généralement à la qualité de vie des grenoblois et à l’attractivité du territoire.

Malgré une amélioration générale de la qualité de l’air ces dernières années, notamment à l’échelle de la métropole grenobloise, les seuils réglementaires pour plusieurs polluants sont dépassés de manière régulière, en particulier pour les polluants suivants : particules en suspension, dioxyde d’azote et ozone.ville-respirable_actu_plans_actu_teaser.jpg

En outre, si l’on considère les valeurs recommandées par l’OMS concernant les particules fines, plus de 75 % des habitants de l’agglomération de Grenoble seraient exposés à des niveaux présentant un risque pour la santé.

Les sources de pollution sont multiples et bien identifiées. Les transports, le chauffage individuel, les industries, l’agriculture…sont autant de sources d’émission de polluants sur lesquelles des leviers d’action peuvent être envisagés.

Après une expérimentation menée dès le 1er janvier 2017 dans le centre-ville élargi de Grenoble, un élargissement du périmètre ainsi qu’un renforcement progressif de la réglementation va se mettre en place entre 2019 et 2025. 

Quel périmètre est concerné ?

La zone « basses émissions  » va concerner 9 communes de la métropole : Échirolles, Eybens, Grenoble, La Tronche, Poisat, Pont-de-Claix, Saint-Égrève, Saint-Martin-d’Hères et Saint-Martin-le-Vinoux ainsi que le Domaine Universitaire.

Quels sont les véhicules concernés ?

La restriction de circulation dans la zone va évoluer entre 2019 et 2025 en 4 étapes, avec dans un premier temps l’interdiction des véhicules (Véhicules Utilitaire Légers –VUL et les Poids Lourds – PL) sans certificats et des véhicules avec une vignette Crit’Air 5.

A partir de 2025, Grenoble Alpes Métropole ne souhaite autoriser à la circulation que les véhicules électriques et hydrogènes ainsi que ceux munis d’un « certificat qualité de l’air 1 » (qui correspond aux véhicules gaz et hybrides ainsi que les véhicules essences immatriculés après le 1 janvier 2011). Les véhicules Diesel ne seront donc plus autorisés à circuler à partir de 2015 dans la zone basses émissions.

Des mesures d’accompagnement et des aides financières seront proposées par la Métropole en complément des aides nationales. De plus, pour limiter le nombre de livraisons vers le centre-ville de Grenoble, et pour fluidifier le trafic routier, deux centres de distribution urbaine complémentaires l’un de l’autre, sont en développement.

Les particules fines PM 2, 5 passeraient le placenta


Notre association partenaire  l’ASEF nous transmet un article très intéressant sur l’impact des particules fines de type PM 2,5 sur le fœtus et par conséquence sur l’enfant en devenir : nous en faisons bénéficier

Quand les particules fines s’invitent dans le placenta : une question de santé publique !

Prématurité, faible poids de naissance, risques de malformations congénitales, retards et troubles du développement, séquelles respiratoires, syndromes métaboliques… Le fardeau associé à l’exposition à la pollution durant la grossesse est lourd à porter par le fœtus et par l’enfant. Il est reconnu que la présence particules fines de petites tailles (pm=2.5 ou plus petites encore) est corrélée avec des marqueurs de l’inflammation. [1]

Une équipe de l’INRA [2] confirme non seulement les effets néfastes d’une exposition in utero sur la croissance et le métabolisme du fœtus mais démontre ces effets sur 2 générations. L’étude a été menée sur la lapine, choisie pour son placenta très proche du placenta humain. L’expérience objective :

  • Dès mi-parcours de la gestation, un retard de croissance fœtale,
  • A terme, une longueur de la tête et un tour de taille réduits des bébés lapins, des signes comparables aux observations faites chez l’Homme.
  • Les échographies montrent une forte diminution de l’apport sanguin au placenta, réduisant l’apport de nutriments au fœtus.

 Ces conclusions contribuent à expliquer comment les nanoparticules inhalées traversent le placenta et atteignent le sang fœtal.

Le travail de l’équipe du Dr Emily DeFranco, médecin au Cincinnati Children’s Hospital Medical Center, montre qu’une exposition accrue aux particules fines de faible poids (PM 2.5) dans la période péri-conceptionnelle est associée à un risque de malformation [3]. Le risque augmente lorsque la période d’exposition est dans le mois qui précède et le mois suivant la conception. Les principales malformations rapportées sont des anomalies de la paroi abdominale et l’hypospadias.

Ces anomalies sont plus fréquentes chez les jeunes mères de 18 ans et moins, d’ethnie blanche non hispanique, à faible niveau d’éducation et à statut socioéconomique faible. Le tabagisme et le diabète sont deux facteurs confirmés comme significativement associés à l’incidence d’anomalies congénitales. Le taux d’anomalies congénitales est plus élevé parmi les grossesses avec diabète pré gestationnel, atteignant 7,1 cas pour 1.000 naissances vivantes.

Si l’augmentation du risque est modeste, l’impact possible sur la population générale, compte-tenu d’une exposition quasi-systématique, constitue un enjeu de santé publique.

Est-il si simple d’écrire et de répéter qu’une femme enceinte doit bénéficier de conseils visant à limiter le risque d’exposition aux particules fines ?

L’ASEF prend position pour que celles et ceux qui accompagnent les désirs de grossesse puis la période de grossesse, soient informés de risques environnementaux afin de mieux conseiller et de mieux accompagner.

La justice pourrait-elle être un jour saisie pour dénoncer un risque aggravé si des mesures préventives n’étaient pas mise en place ?  Ce sont les citoyens qui auront le dernier mot !

Bibliographie

[1] Environmental Science & Technology, March 2014 http://pubs.acs.org/doi/full/10.1021/es5006016

[2] Particle and Fibre Toxicology 26 July 2016 DOI: 10.1186/s12989-016-0151-7Maternal exposure to diluted diesel engine exhaust alters placental function and induces intergenerational effects in rabbits et INRA 28/07/2016 Pollution aux gaz d’échappement de moteur diesel : des effets sur les fœtus sur 2 générations.

[3] Periconception Exposure to Air Pollution and Risk of Congenital Malformations

Sheng Ren, PhD1,2, Erin Haynes, DrPH3, Eric Hall, PhD4, Monir Hossain, PhD5, Aimin Chen, MD, PhD3,Louis Muglia, MD, PhD5,6, Long Lu, PhD2, and Emily DeFranco, DO MS5,6. The journal of pediatrics.

Le bilan 2017 des polluants atmosphériques de la Région Auvergne Rhône-Alpes est paru

Auvergne-Rhône-Alpes est l’une des régions les plus peuplées d’Europe,  la première région industrielle française et la deuxième sur le plan touristique. L’amélioration des paramètres environnementaux, et notamment l’amélioration de la qualité de l’air, permet à la région d’accroître son attractivité et contribue à son dynamisme. Les efforts de diminution des émissions polluantes sont également à la base du savoir-faire des entreprises de la région pour produire plus propre, connaître et améliorer la qualité de l’air.

Plusieurs zones de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont concernées par ce pré-contentieux. Dans l’agglomération de Lyon, la région grenobloise et la Vallée de l’Arve pour les particules PM10 et le NO2. Dans les agglomérations de Clermont-Ferrand et Saint-Etienne, sur le territoire de Moulins et dans la vallée du Rhône uniquement pour le NO2.

2017 : une année à confirmer pour sortir la région du contentieux sur les particules PM 10

La qualité de l’air s’améliore globalement et régulièrement. L’année 2017 vient conforter la tendance à l’amélioration pérenne de la qualité de l’air sur la région ; les résultats ayant été particulièrement satisfaisants au regard des valeurs réglementaires.

L’année 2017 marque également un tournant historique à pérenniser. Il s’agit de la première année au cours de laquelle aucune valeur réglementaire n’est dépassée pour les particules dans la région.

En effet, les particules inhalables (PM10) dépassaient historiquement chaque année les 35 jours autorisés à plus de 50 µg/m3 : pour la première fois en 2017, le standard a été respecté.

Même si les conditions météorologiques ont été particulièrement clémentes vis-à-vis des épisodes de pollution l’année dernière, il n’en demeure pas moins que les efforts pour l’amélioration de la qualité de l’air portés par l’Etat, les collectivités, les acteurs économiques et les citoyens commencent à porter leurs fruits.

Malgré la baisse globale des concentrations en polluants en 2017, deux polluants continuent toutefois à dépasser les valeurs fixées par la réglementation: le dioxyde d’azote NO2(essentiellement sur des zones à proximité du trafic) et l’ozone (essentiellement dans le sud de la région et sur les zones d’altitude). Deuxième composé visé par le pré-contentieux, la situation réglementaire du NO2 reste mitigée car des dépassements de la valeur limite annuelle perdurent toujours en proximité routière.

Cette situation demeure cependant  préoccupante pour le dioxyde d’azote dans les agglomérations et le long d’axes routiers majeurs.La diminution régulière des niveaux est visible ces dernières années mais reste au final insuffisante au regard de la réglementation.

Par ailleurs,subsistent encore des valeurs très proches de la cible visée par le standard européen pour le benzo(a)pyrène dans le verrou Sallanches-Passy en Haute-Savoie qui reste sous étroite surveillance malgré une amélioration certaine dans les dernières années.

  • Les travaux visant à résoudre les enjeux réglementaires sont autant d’opportunités pour le dynamisme et l’attractivité des territoires.
    L’amélioration de la qualité de l’air  au carrefour de divers enjeux
  • Un enjeu réglementaire
    pour respecter durablement les objectifs fixés par la réglementation et anticiper les nouvelles exigences de l’échelle locale à l’échelle européenne.
  • Un enjeu sanitaire et sociétal
    pour un environnement favorable à la santé et un cadre de vie de qualité.
  • Un enjeu de transition énergétique
    pour la prise en compte de la qualité de l’air
  •  Pour tous renseignements complémentaires se rendre sur le site :  www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/

Le SRADDET Auvergne Rhône-Alpes s’élabore

Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires (SRADDET) s’élabore.

La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République dite loi Notre crée un nouveau schéma de planification dont l’élaboration est confiée aux régions : le « Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoires » (SRADDET).


Ce schéma doit respecter les règles générales d’aménagement et d’urbanisme à caractère obligatoire ainsi que les servitudes d’utilité publique affectant l’utilisation des sols. Il doit être compatible avec les Sdage, ainsi qu’avec les plans de gestion des risques inondations. Il doit prendre en compte les projets d’intérêt général, une gestion équilibrée de la ressource en eau, les infrastructures et équipements en projet et les activités économiques, les chartes des parcs nationaux sans oublier les schémas de développement de massif. Il se substitue ainsi aux schémas préexistants tels que le schéma régional climat air énergie, le schéma régional de l’intermodalité, et le plan régional de prévention et de gestion des déchets, le schéma régional de cohérence écologique.

Les objectifs du SRADDET s’imposent aux documents locaux d’urbanisme (SCoT et, à défaut, des plans locaux d’urbanisme, des cartes communales, des plans de déplacements urbains, des plans climat-énergie territoriaux et des chartes de parcs naturels régionaux) dans un rapport de prise en compte, alors que ces mêmes documents doivent être compatibles avec les règles générales du SRADDET.

Les régions ont jusqu’à fin juillet 2019 pour élaborer et adopter leur SRADDET.

Pour plus d’information : www.auvergnerhonealpes.fr/actualite/63/23-ambition-territoires-2030-pour-une-strategie-coherente-et-unifiee.htm

Une étude nationale sur la santé et les risques professionnels du monde agricole

À l’occasion du 55e Salon international de l’agriculture, Santé publique France fait un focus sur les études et les données qu’elle a produites sur la santé des agriculteurs et plus particulièrement la santé mentale, la maladie de Parkinson, l’exposition aux pesticides, le chlordécone en outre-mer.

En milieu professionnel agricole, les expositions sont nombreuses et peuvent avoir un impact sur l’état de santé (risque accidentel, contraintes physiques, produits phytosanitaires, agents biologiques, risques psychosociaux…). Santé publique France a mis en place un programme national de surveillance – COSET – (Cohortes pour la surveillance de la santé et relation avec le travail) dont l’objectif est d’améliorer les connaissances sur l’état de santé et les risques professionnels en France.

C’est dans ce cadre qu’une étude nationale sur la santé et les risques professionnels a été lancée fin 2017, en partenariat avec la Mutualité sociale agricole -Coset-MSA-, auprès d’un échantillon de professionnels affiliés au Régime agricole (salariés, exploitants et conjoints collaborateurs) tirés au sort et invités à participer via un questionnaire en ligne. L’étude Coset-MSA prévoit de suivre les participants pendant plusieurs années afin d’étudier l’évolution de l’état de santé en relation avec les facteurs professionnels sur le long terme. Elle entend donner une vision la plus complète possible de l’état de santé et de la diversité des situations professionnelles du monde agricole. Par l’identification de situations à risque, les résultats aideront à mieux définir les priorités de prévention et contribueront à la mise en place de programmes dédiés.

Les premiers résultats seront disponibles à partir de 2019. D’autres résultats concernant d’autres types de professionnels (salariés du Régime général et indépendants) seront également produits et publiés dans le cadre du programme Coset.

www.coset.fr/          www.msa.fr/lfy/sst/etude-coset-msa

 Nous en profitons pour rappeler l’étude Phyt’attitude menée aussi par la MSA : elle a été créé en 1991 par la MSA, est organisée par des  médecins du travail, des conseillers en prévention et d’experts toxicologues. L’objectif est de recenser, analyser et valider les informations sur les accidents ou incidents survenus lors de l’utilisation de produits phytosanitaires.Parmi les symptômes signalés à Phyt’attitude, on recense notamment des troubles ORL, ophtalmologiques et respiratoires, des lésions de la peau, des troubles digestifs, des maux de tête ou des troubles neurologiques (maux de tête, etc.).

Il en ressort que 1 personne sur 5  pulvérise ou applique un produit phytosanitaire tout en affirmant avoir développé des symptômes lors de l’utilisation de produits phytosanitaires. Maux de tête, nausées, irritations… d’où l’intérêt de signaler ces symptômes à Phyt’attitude en appelant le n° vert gratuit : 0 800 887 887.

www.msa.fr/lfy/web/msa/sst/phyt-attitude