Tous les articles par Jacqueline Collard

Les effets collatéraux de la crise à travers le monde

La crise sanitaire sévit de façon systémique à travers le monde avec un accroissement des inégalités : la pandémie de la Covid-19 va faire basculer jusqu’à 150 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, alors que au cours des trois dernières décennies, près de 1,1 milliard d’habitants en étaient sortis, dont 800 millions rien qu’en Chine.

Selon un rapport de la Banque mondiale qui a été publié le 7 octobre, la crise liée au Covid-19 va faire basculer, d’ici à la fin de 2021, jusqu’à 150 millions de personnes sous le seuil d’extrême pauvreté, fixé à 1,90 dollar (1,61 euro) par jour. Celle-ci devrait toucher entre 9,1 % et 9,4 % de la population mondiale en 2020.

Avec une chute de l’économie mondiale qui devrait atteindre les 5,2 % en 2020, et la destruction attendue de 195 millions d’emplois au second semestre, selon l’Organisation internationale du travail, la Banque mondiale souligne que « de nombreux pays connaissent une chute des revenus du travail d’une magnitude jusqu’ici rarement observée » mais sans oublier  le revenu la pauvreté se mesure également à la privation d’école, de services de soins, de nourriture ou d’accès à Internet. La crise sanitaire frappe les plus fragiles dans tous les aspects de la vie quotidienne, les isolant plus que jamais.

La saturation des systèmes de soins qu’a entraînée la pandémie pourrait faire augmenter de 45 % la mortalité infantile.

Intitulé Enhancing Government Effectiveness and Transparency: The Fight Against Corruption, ce rapport revient sur les leviers permettant de renforcer l’efficacité des stratégies de lutte contre la corruption dans les secteurs les plus touchés.

https://www.banquemondiale.org/fr/about/annual-report

Les phtalates remis en cause dans de nombreuses pathologies dès l’enfance

Le rapport de l’Endocrine Society (2015) avait déjà mis en cause les phtalates parmi les effets liés aux perturbateurs endocriniens, soit lors d’ exposition directe, soit le plus souvent après exposition pendant la grossesse, les effets survenant pendant l’enfance et à l’âge adulte: c’est à dire bien tardivement après l’exposition, on parle alors d’effets épigénétiques.

Les phtalates sont principalement utilisés en tant que plastifiants des PVC, mais on les retrouve également dans l’alimentation, l’environnement intérieur, les cosmétiques, les dispositifs médicaux et les médicaments, les jouets en plastique… . Ils font partis des diverses sources de contamination de l’écosystème et participent à la chute de la biodiversité : en limiter voire abolir leur utilisation.

Les phtalates sont à l’origine de la progression d’au moins 8 maladies infantiles : asthme, déficit d’attention-hyperactivité (TDAH), troubles cognitifs, troubles du langage, reproduction (puberté précoce et volume testiculaire), obésité, hypothyroïdie et MIH (défaut de formation de l’émail des dents qui touche de 15 à 20 % des enfants de 6 à 9 ans et favorise les caries).

Un nombre croissant d’enquêtes épidémiologiques dont l’étude Esteban, la cohorte ELFE,  montrent que l’exposition de la femme enceinte se traduit par des impacts sur la santé de l’enfant dont l’importance va varier fortement selon le degré de contamination maternel et la présence ou non d’une source de contamination des enfants. Cela donne une idée des avantages pour la santé publique que serait l’élimination de ces substances.

Editorial The Lancet Diabetes & Endocrinology “EDCs: time to take action” (2020)

Demeneix Barbara A., Evidence for Prenatal Exposure to Thyroid Disruptors and Adverse Effects on Brain… (2019)

 Fréry N et al Biomonitoring of occupational exposure to phthalates: A systematic review (2020)

Enquête Esteban de Santé publique France (2019)

 Etude ELFE de Santé publique France (2016)

Des recherches qui permettent de pronostiquer le climat 2030 face au changement climatique

Climaera: Un programme de coopération franco-italien Alcotra, sous l’égide de l’union européenne sur une période de trois ans (2017-2020) a transmis ses conclusions.

« La zone transfrontalière entre la France et l’Italie partage une « atmosphère » commune. Ce programme est un exemple concret de collaboration internationale pour améliorer la qualité de notre air et lutter contre le réchauffement climatique et  améliorer la planification territoriale des institutions publiques pour l’adaptation au changement.

L’air, le climat et l’énergie constituent des problématiques différentes et pourtant intrinsèquement liées :

  •  Changements climatiques et pollution de l’air résultent des activités humaines (transports, chauffages, industries, agriculture…) sur lesquels il est possible d’agir.
  •  Les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique sont à l’origine des changements climatiques globaux. Or agir sur ces émissions peut conduire à mener des mesures antagonistes en terme d’impact sur la qualité de l’air. Par exemple, le brûlage de la biomasse, énergie renouvelable, ne doit pas mener à une augmentation des concentrations de polluants dans l’air.

Cette recherche porte sur plusieurs objectifs :

  • évaluer la qualité de l’air entre plusieurs régions françaises (Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes) et italiennes (Ligurie, Piémont et vallée d’Aoste) en tenant compte des changements climatiques,
  • élaborer des préconisations pour diminuer les gaz à effet de serre et polluants, grâce à des scénarii d’émissions à l’horizon 2030 et 2050 et à une hiérarchisation des mesures à prendre en compte. Ces modélisations pourront aider les décideurs politiques de ces territoires à anticiper des actions adaptées (renouvellement des équipements de chauffage et du parc automobile, développement des transports collectifs…),
  • mieux comprendre les freins du grand public face aux changements des comportements et définir les messages et outils les plus adaptés pour y répondre.

https://www.climaera.eu/fr/presentation/climaera

https://www.climaera.eu/images/dossier_presse/dossier_presse_climaera_20190405.pdf

Des recommandations du Conseil d’analyse économique sur la gestion de la biodiversité

Ce Conseil d’analyse économique CAE a transmis au gouvernement une note avec des propositions à inscrire dans la révision des politiques publiques pour améliorer la prise en compte de la préservation de la biodiversité: Les missions de l’Office français de la biodiversité (OFB), des agences régionales de la biodiversité (ARB) et des intercommunalités pourraient en faire leurs objectifs.

Nous transmettons 7 des recommandations faites aux pouvoirs publics :

« Recommandation 1. Utiliser le plan de relance pour investir davantage dans la biodiversité : financer des projets de renaturation de rivières, haies, zones humides tampon, plantations diversifiées, etc. et des projets d’ingénierie écologique procurant d’importants co‐bénéfices sociaux.

Recommandation 2. Exiger des Projets d’aménagement et de développement durable (PADD) et des Schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) de fixer des objectifs explicites de protection de la biodiversité, contraignants juridiquement et avec un suivi régulier des résultats.

Recommandation 3. Pour responsabiliser les acteurs privés, intégrer dans la comptabilité des entreprises les actifs liés à la biodiversité, valoriser les efforts via un système incitatif d’aides publiques, développer l’information du consommateur, supprimer les subventions dommageables à la biodiversité.

Recommandation 4. Généraliser l’obligation de compensation des atteintes prévisibles à la biodiversité à toutes les opérations d’aménagement. Faire émerger une offre de compensation s’appuyant sur des crédits transférables conditionnés à des engagements de long terme sous le contrôle d’un organisme indépendant.

Recommandation 5. Réorienter une part importante des aides du premier pilier de la PAC vers des contrats rémunérateurs, visant un engagement de long terme en faveur de la biodiversité. Expérimenter des contrats agri‐environnementaux pour des actions collectives à plus grande échelle et, en contrepartie d’efforts de conservation, mettre en place un revenu garanti pour les agriculteurs dans les zones à haute valeur naturelle.

Recommandation 6. Pour une meilleure utilisation des sols, appliquer un bonus/malus sur la taxe d’aménagement et réviser la taxe foncière sur le non bâti afin de ne plus inciter à la conversion des espaces agricoles et forestiers.

Recommandation 7. Renforcer les contrôles du tourisme et du commerce face à l’importation d’espèces invasives et de pathogènes, assortis de sanctions dissuasives. Rendre les clauses environnementales dans les accords commerciaux préférentiels de l’Union européenne plus contrôlables et plus opérationnelles. Promouvoir au niveau européen une action globale coordonnée en matière de biodiversité auprès des partenaires commerciaux. »

Quelques précisions sur les agents infectieux et l’immunité

Les agents infectieux sont  des organismes vivants : bactéries, champignons,  ou pas,  comme  les parasites complexes et protozoaires

– Parasites » moléculaires : un virus ou de prions.

Les virus eux ne sont pas vivants mais, comme le prion qui n’est pas à proprement parler un micro-organisme, ils ont des propriétés de type infectieuses avec des effets pathogènes.

Les agents infectieux sont transmissibles par :

– Interaction interhumaine : gouttelettes, air, contacts, sexuelle, transplacentaire

– L’environnement : surface, nourriture, eau, matériel chirurgical

– Les vecteurs : insectes et animaux

les virus :ne sont pas des êtres vivants , ni des  organismes ni des micro-organismes. Un virus est une particule microscopique qui peut infecter les cellules d’un organisme biologique. Les virus sont composés de matériel génétique qui se trouve dans une coquille de protéine appelée capside.Il existe différentes formes de capside, caractéristique du virus concerné. La capside protège le génome (capside + génome = nucléocapside).

Les virus  possèdent un seul type d’acide nucléique : ADN ou ARN. Il utilise la machinerie cellulaire de l’hôte pour pouvoir se répliquer.

L’ immunité désigne la capacité de l’organisme à se défendre contre des substances étrangères, comme des agents infectieux. Elle se manifeste grâce à une  réaction dite immunitaire.

L’organisme possède une immunité naturelle à la fois une immunité innée et une immunité acquise.

L’immunité acquise, contrairement à l’immunité innée, est spécifique de l’agent qui l’a induite dans le passé. L’organisme répond à chaque fois qu’il rencontre à nouveau cet agent. La deuxième réponse immunitaire à l’agent est généralement supérieure à la première. L’immunité acquise se caractérise donc par une mémoire immunitaire et une spécificité. Elle utilise les lymphocytes T pour l’immunité cellulaire, ou les anticorps produits par les lymphocytes B pour l’immunité humorale.