Tous les articles par Jacqueline Collard

Un rapport parlementaire pointe la santé environnementale

La politique de santé-environnementale doit améliorer le volet prévention, selon une commission d’enquête. Celle-ci préconise d’accroître l’effort de recherche en santé environnementale notamment sur l’exposome, comme sur les « effets combinés (effets cocktails) et les effets dus aux expositions multiples à faible dose » et la formation des médecins sur la santé environnementale. Elle propose aussi de prendre en compte les facteurs environnementaux  dans la lutte contre l’obésité, ainsi que la création d’un « diplôme de médecin obésitologue, qui permette une prise en charge au long cours »

Sandrine Josso avait été nommée en juin dernier rapporteure d’une commission d’enquête sur l’évaluation des politiques publiques de santé environnementale : elle est députée de la 7ème circonscription de Loire-Atlantique : elle s’était exprimée en ces termes :  «Il aura fallu la crise terrible suscitée par l’épidémie que nous traversons pour créer enfin un consensus autour de l’idée que la santé environnementale doit être une priorité  du 21e siècle». Selon ce rapport, il faut « placer les cancers pédiatriques au cœur de la prochaine stratégie décennale de lutte contre le cancer ».

Le rapport exhorte également à s’attaquer aux causes environnementales de maladies comme l’obésité ou les cancers pédiatriques. « Dans la continuité  du rapport qui sera publié au Journal Officiel avec mes 23 propositions début janvier, je vais créer un comité de suivi intégrant les rapporteurs parlementaires en lien avec la santé environnementale pour un sujet transpartisan ».

S’éduquer à la nature plutôt que de s’y « reconnecter »

L’auteur de cette tribune parue dans « Reporterre »: Dimitri de Boissieu est écologue de formation et éducateur à la nature et à l’environnement. Selon lui, c’est déjà l’enjeu de l’éducation à la nature, qui, par son approche globale, porte aussi un véritable projet de transformation sociale et écologique.

Affirmer qu’il est nécessaire de « se reconnecter à la nature », c’est aussi faire le constat implicite que nous en sommes tous déconnectés. L’objectif recherché derrière l’expression est de combler un déficit, d’alerter sur une dérive, celle qui voit nos existences se dérouler essentiellement entre quatre murs, de moins en moins en contact avec le dehors.

L’idée à laquelle nombre d’éducateurs-trices à l’environnement sont attaché.e.s, c’est l’alternance des approches pédagogiques : sensorielle, physique, scientifique, ludique, artistique, imaginaire… L’éducation nature valorise aussi la connaissance. Observer avec précision, savoir décrire les choses, acquérir une culture naturaliste, comprendre les cycles du vivant… Ces acquisitions de savoirs nécessitent de s’inscrire dans la durée.

Cette diversité permet de toucher chaque être dans sa propre sensibilité. L’objectif éducatif ultime est de permettre l’émancipation des personnes, de les rendre débrouillardes, autonomes, capables d’esprit critique, en mesure de vivre en société et de prendre en compte la fragilité de notre monde. C’est rendre les humains à même de faire des choix, de s’engager et d’influer sur notre destin collectif.

L’éducation à l’environnement s’est construite sur l’idée que l’établissement d’une solide relation affective des femmes et des hommes avec la nature est une condition préalable indispensable à tout changement social et environnemental significatif. Parler de connexion à la nature permet d’acquérir plus d’audience pour sensibiliser aux effets néfastes du manque de nature. Mais ne perdons pas de vue que l’éducation nature, par son approche globale, va bien au-delà d’un sentiment retrouvé de lien au vivant et aux éléments. Elle porte un véritable projet de transformation sociale

Le nageur infatigable a fait la chasse aux microplastiques

Benoît Lecomte, nageur qui a traversé pour la première fois l’Atlantique à la nage en 1998, s’est confronté en juin 2019 au “continent de plastique” du Pacifique avec un périple de plus de 500 kilomètres. Il en a étudié le comportement et a ouvert les yeux sur un problème largement insidieux voire nocif.
Au cœur de cette zone de plusieurs millions de kilomètres carrés qui n’a de “continent” que le nom, la densité en morceaux de plastique de toute taille y est particulièrement élevée, du fait des courants marins tourbillonnants. On estime ainsi qu’ils s’y concentrent 1800 milliards de déchets à 99% de microplastiques. Ces microplastiques agrémentés des microfibres (issues de nos vêtements), sont des fragments de moins de 5 millimètres de longueur, qui sont bien entendu l’enjeu majeur de ce travail de sensibilisation.
“Le plastique a cette propriété d’être comme une éponge, pour les produits chimiques par exemple”, explique-t-il. « Or la nature, reprenant toujours ses droits, finit tôt ou tard par coloniser le moindre déchet flottant dans la mer, l’utilisant comme un récif » et c’est le cas en particulier de la faune et flore présentes.
Ainsi ces microparticules imprègnent les coquillages et les poissons et c’est de cette manière qu’ils sont intégrés dans la chaine alimentaire qui est la nôtre : les humains en étant au sommet.
Nous voyons que l’expérience de notre nageur nous en dit long, de la prolifération des plastiques qui envahissent nos océans et c’est sans compter les microparticules qui tapissent de plus en plus les fonds marins, que seuls les observateurs des grands fonds sont en mesure de nous rapporter.

Consultation sur la révision de la directive de l’air ambiant

La Commission européenne lance jusqu’au 14 janvier 2021 une consultation sur la révision de la réglementation de l’UE relative à la qualité de l’air ambiant en se fondant sur une évaluation réalisée en 2019. Cette règlementation est constituée de la directive du 15 décembre 2004, concernant l’arsenic, le cadmium, le mercure, le nickel et les hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l’air ambiant et de la directive du 21 mai 2008 concernant la qualité de l’air ambiant.

Cette consultation a pour objectif de recueillir l’avis des parties intéressées concernant :

  • le degré de sensibilisation aux problèmes liés à la qualité de l’air en général et plus particulièrement, la connaissance des dispositions des directives sur la qualité de l’air ambiant
  • la question de savoir, si et comment, les directives sur la qualité de l’air ambiant ont contribué à améliorer la qualité de l’air en Europe
  • la question de savoir si les dispositions des directives sur la qualité de l’air ambiant restent pertinentes, efficaces, efficientes et cohérentes avec les autres politiques nationales et de l’UE et quelle est leur valeur ajoutée européenne.

Vous pouvez participer à cette consultation publique en remplissant le questionnaire en ligne disponible sur le site EU Survey.

L’Union européenne a déposé ses nouveaux engagements climat pour 2030 et 2050

L’Accord de Paris de 2015 visait à maintenir le réchauffement sous les +2°C, si possible +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle et donc nécessitait que chaque signataire doive déposer avant fin 2020 une version révisée de ses engagements en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, appelés « contribution déterminée au niveau national » (NDC).

Or en ce 31 décembre, moins de la moitié des Etats ont soumis leurs nouveaux engagements avant la date limite sur le site de l’ONU qui les enregistre. Au 1er janvier 2020 environ 70 Etats sur près de 200 ont déposé leurs nouveaux engagements climatiques et surtout, ce ne sont  pas forcément ceux qui sont  les plus émetteurs de gaz à effet de serre.

Ainsi, selon la dernière évaluation du groupe Climate Action Tracker (CAT), les 49 Etats, dont les 27 de l’Union européenne, qui avaient déjà déposé leur nouvelle contribution mi-décembre ne représentaient que 23,7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le 18 décembre, l’Union européenne et les 27 États-membres avaient eux, soumis à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc), leurs nouveaux plans d’action climatique.  Faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre d’ici à 2050, tout en stimulant l’économie, en améliorant la santé et la qualité de vie des citoyens, en préservant la nature et en ne laissant personne de côté. » tels sont les objectifs très ambitieux poursuivis par le  « Pacte vert pour l’Europe » qui ont été proposés  par la Commission européenne dès le 11 décembre.

Face aux catastrophes climatiques qui se multiplient, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a encore plaidé dans son message du Nouvel An pour plus d’ambition climatique. « Construire une coalition pour la neutralité carbone d’ici 2050 sera au coeur de l’ambition des Nations unies en 2021″, a-t-il déclaré.