Tous les articles par Jacqueline Collard

Réinventer la santé en commun

Un livre emblématique en cette période  troublée, qui peut envisager des modes de gouvernance originales:

Dans « Pandémopolitique », Jean-Paul Gaudillière, Caroline Izambert et Pierre-André Juven expliquent comment la pandémie ouvre une brèche politique pour penser un autre triage, réinventer notre santé selon d’autres priorités : sociales, écologiques, démocratiques.

L’essentiel n’est donc pas tant de savoir si nous trions ou pas que de choisir collectivement les modalités du triage et de définir démocratiquement les priorités de notre système de santé. Des expériences alternatives se rappellent à nous et dessinent des horizons différents, du renouveau de la santé communautaire aux potentialités des communs, en passant par l’émergence d’un triage écologique.La crise du Sars-CoV-2 est en cela bien plus qu’une crise sanitaire. Elle est un événement pandémopolitique affirment ces auteurs.

Auteurs: Jean-Paul Gaudillière, historien des sciences, est directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM). Caroline Izambert est docteure de l’EHESS et travaille pour l’association de lutte contre le sida et les hépatites AIDES. Pierre-André Juven est sociologue, chargé de recherche au CNRS et membre du Cermes3.

« Pandémopolitique   éditions La Découverte, janvier 2021

Quelles sciences pour le monde à venir ?

Un livre à l’initiative du Conseil scientifique de la fondation Hulot (sous la direction d’Alain Grandjean et Thierry Libaert. Avec la participation de Loïc Blondiaux, Nicolas Bouleau, Dominique Bourg, Philippe Cury, Marc Dufumier, Marie Duru-Bellat, Jean-Baptiste Fressoz, François Gemenne, Gaël Giraud, Pierre-Henri Gouyon, Jean Jouzel, Marc Lachièze-Rey … )

Quelles sciences pour le monde à venir ? : Fondation Nicolas Hulot (Auteur) Face au dérèglement climatique et à la destruction de la biodiversité

L’époque est riche en événements et situations où l’expertise scientifique est sommée de se prononcer. Quittant les laboratoires pour descendre dans la rue, elle doit affronter les lobbies industriels, les médias, et composer avec des stratégies politiques et économiques qui lui sont étrangères. La « vérité » scientifique, toujours temporaire et fragile, sort souvent malmenée de ce combat inégal. Comment faire en sorte que la science devienne la meilleure alliée de la démocratie ? C’est un vaste chantier auquel s’est attelé depuis vingt ans le Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot.

À partir d’exemples concrets, dont au premier chef la question du climat, il a patiemment démêlé l’écheveau d’intérêts particuliers et de modes de pensée obsolètes qui mènent à s’opposer systématiquement aux avancées de la science et à maintenir un commode statu quo (business as usual et « après moi le déluge »), même lorsque l’avenir de la planète est en jeu. Ces analyses éclairantes montrent la voie d’une meilleure dissémination de la pensée scientifique permettant à tout citoyen de décider en toute indépendance de son avenir.

Ces mesures pour une saine prise en compte de la science dans le débat et l’action politiques se résument en un « pacte scientifique » en cinq points, quinze ans après le « pacte écologique » proposé par la même Fondation.

L’équilibre écologique, garant de la santé mondiale?

Et si la santé mondiale dépendait de l’équilibre écologique mis à mal par des siècles de développement industriel ?

Une journaliste Sonia Shah a enquêté , elle  est partie sur les traces des épidémies dans « Pandémie », un essai  qui s’avère être un vrai polar scientifique. Pandémie démontre avec brio le lien entre épidémie et écologie, mais aussi entre maladies infectieuses et conditions de vie des populations. De quoi regarder d’un autre œil la défense de la biodiversité et de la justice sociale.

  • Sonia Shah, journaliste scientifique est encensée par la critique, elle a publié des articles sur la science, la politique et les droits humains dans The New York Times, The Wall Street Journal, Foreign Affairs et Le Monde diplomatique. Pandémie a été désigné comme le « choix du rédacteur en chef » du New York Times.
  • Son ouvrage: Pandémie : Traquer les épidémies, du choléra aux coronavirus, de Sonia Shah, éditions Ecosociété,

Un film, un livre nous alertent sur les risques pendémiques

« Pandémies, une production industrielle », de Lucile Leclair, est une enquête sur les dangers sanitaires que fait peser sur la société la viande industrielle. A cause de cet élevage, toute nouvelle souche virulente trouve maintenant des conditions écologiques optimales pour se répandre à travers la planète.

Pandémies, une production industrielle, de Lucile Leclair, Seuil, octobre 2020, 144 p, 12 euros.

Et le dernier film de Marie Monique Robin qui va être présenté aux Rencontres de l’Ecologie à Die le 30 janvier en visio

  • 17h – 19h30  En VISIO : « La Fabrique des Pandémies » avec Marie-Monique Robin.
  • Votre inscription est nécessaire pour participer aux visioconférences souhaitées via le site HelloAsso==> Lien pour inscription visioconférences

Préserver la biodiversité c’est protéger notre santé thème du prochain film de Marie-Monique Robin, avec la complicité de Serge Morand (CNRS) et de Juliette Binoche.

Le film montrera en Asie, Afrique ou Amérique, comment la déforestation, l’extension des monocultures et de l’élevage industriel, mais aussi le dérèglement climatique favorisent la propagation de nouveaux agents pathogènes.

L’expérience des aires protégées et des territoires indigènes permettra de comprendre pourquoi la préservation de la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes constituent le meilleur antidote contre l’émergence de nouvelles maladies. Réunis pour la première fois dans un film, une vingtaine de scientifiques issus des cinq continents offriront la vision d’ensemble pour pouvoir engager l’action au niveau local, national et international.

Leur constat est sans appel : si nous ne nous attaquons pas aux causes des « nouvelles pestes », les ALERTES aux pandémies prendront le pouvoir sur nos vies et le coût – financier, humain et écologique – sera colossal.

L’Eco-score s’annonce après le Nutriscore

Cet « éco-score » a été conçu par un collectif d’industries agro-alimentaires indépendant (dix acteurs de l’alimentation « engagés pour une alimentation durable ») : sur le modèle du « nutri-score », allant de A à E. Il a pour objectif de prendre en compte l’analyse du cycle de vie du produit, la production, le transport, la fabrication des emballages, comme l’ a expliqué Shafik Asal, cofondateur de ECO2 Initiative et Etiquettable, lors d’une visioconférence.

Cela donne lieu à un score sur 100, à partir de l’analyse du cycle de vie (ACV) de 2 500 aliments, selon leurs impacts environnementaux (production, transport, fabrication des emballages…) celui ci est ensuite pondéré par des « critères qualitatifs supplémentaires » via un système de bonus/malus tenant compte de la recyclabilité des emballages, des labels, du pays de provenance, de la saisonnalité..

Ce concept se base sur les données d’Agribalyse, produites par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Il est destiné à mieux informer et « sensibiliser » les consommateurs sur l’impact environnemental des produits alimentaires. Par ailleurs cet affichage environnemental répond à l’une des préconisations de la Convention citoyenne pour le climat, elle  sera disponible sur les applications des partenaires du collectif qui le promeut.

Ce lancement intervient alors qu’en parallèle, le gouvernement prévoit de lancer son propre Éco-Score trés bientôt , dans le cadre de la loi Économie circulaire.