En plus de l’inflation qui touche les prix alimentaires, les extrêmes climatiques s’invitent : des élevages et des cultures emportés par les inondations ou brûlés par les vagues de chaleur, des rendements en baisse en raison des sécheresses ou des épisodes de gel, ce qui impliquent forcément une augmentation des prix.
Une équipe de chercheurs a répertorié seize hausses de prix alimentaires entre 2022 et 2024 liés à des événements extrêmes dans une nouvelle étude qui est parue en juillet dans la revue Environmental research letters qui affectent tant les pommes de terre, les fruits, café, cacao, huile d’olive… toutes les denrées sont touchées aux quatre coins du globe. Les records de chaleur en Asie en 2024 ont ainsi provoqué d’importantes hausses de prix pour le café Robusta au Vietnam (+100%), le riz au Japon (+48%) ou les légumes en Chine (+30%). En Espagne, la longue sécheresse de 2022/2023 a augmenté le prix de l’huile d’olive de 50%, s’ajoutant aux hausses précédentes. En Afrique, le prix du cacao a cru de 280% après la vague de chaleur d’avril 2024, aggravée de 4°C par le changement climatique. En Australie, ce sont les inondations du printemps 2022 qui ont fait augmenter le prix des laitues de 300%.
Selon une vaste analyse menée pendant huit ans dans 55 pays par des chercheurs issus d’une quinzaine d’universités, dans le cadre du Climate Impact Lab, consortium de recherche de l’université de Chicago, chaque degré Celsius supplémentaire de réchauffement global réduira la capacité mondiale à produire de la nourriture de 120 kcal par personne et par jour. Soit 4,4% de la consommation journalière actuelle, estiment les auteurs, qui font démarrer leur période de référence au début des années 2000.
Environmental research letters : https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/adbd58