Tous les articles par Jacqueline Collard

Vents du sud significatifs

Une étude récemment transmise nous permet d’avoir des éclaircissements face aux conditions climatiques que nous subissons ces dernières semaines; des vents  du Sud que l’on attribue aux vents du désert qui obscurcissent  le ciel, cette étude nous permet de nous donner  des informations quant aux conséquences sanitaires puisque étudiées depuis des années.  

Le travail a été réalisé au sein de l’Union européenne (UE) financé par projet « Les particules de la taille et de la composition dans les pays méditerranéens: la variabilité géographique et effets sur la santé à court terme » (MED de PARTICULES)

L’étude a été réalisée pour la période 2001-2010 dans 13 villes européennes du bassin méditerranéen: Barcelone et Madrid (Espagne), Marseille (France), Bologne, Milan, Modène, Palerme, Parme, Reggio Emilia, Rome et Turin (Italie ), Athènes et Thessalonique (Grèce). Modène, Parme et Reggio Emilia ont été analysés tout à fait comme une seule conurbation appelée «Emilie-Romagne » parce qu’ils sont très proches et partagent des caractéristiques environnementales et socio-démographiques communes.

En moyenne, 15% des jours ont été affectés par la poussière du désert au niveau du sol (désert PM10> 0 ug / m3) en région sud de la France. La plupart des épisodes se produisent  au printemps-été, avec un gradient croissant de la fréquence et de l’intensité nord-sud et ouest-est du bassin méditerranéen. Nous avons trouvé des associations significatives des deux concentrations de PM10 avec la mortalité.

Les principales zones d’origine des particules de poussière sont situées dans les régions arides de la planète, et le Sahara et la péninsule arabique ont été identifiés comme les principaux contributeurs dans le monde entier (Prospero et al., 2002).

Parmi les principaux constituants des particules grossières, les matériaux de la croûte terrestre, la poussière remise en suspension, des sels de mer, la poussière du désert, et les composants biogènes ont été identifiés (Perrino et al 2009;. Pope et Dockery 2006; Querol et al 2009b.).

Au cours de la Méditerranée, les flambées de poussière du désert sont causés par certains scénarios météorologiques, bien caractérisée pour les côtés ouest, du centre et de l’est du bassin (Escudero et al 2005;. Gkikas et al 2013;. Kalivitis et al 2007;. Querol et al. 2009b; Salvador et al
Les effets à court terme de matières particulaires (PM) ont été largement documentés dans la littérature épidémiologique (Pope et Dockery 2006).
La fraction fine des PM (généralement identifié dans la gamme de taille ≤ 2,5 um; PM2.5) a longtemps été considéré comme une grande partie responsable des effets néfastes sur la santé, car il peut facilement atteindre le système respiratoire inférieur et d’influencer le système circulatoire (Pape et Dockery 2006). La plupart des recherches se concentre maintenant sur les principaux composants et les sources de PM, y compris les constituants organiques et de métaux provenant des émissions de la circulation et d’autres procédés de combustion

Etude sur ehp.niehs.nih.gov

La France de nouveau à l’index avec les nitrates

La Cour de justice de l’Union européenne via l’Autorité environnementale européenne donne un carton rouge à la France et lui demande encore d’améliorer son programme d’action contre les nitrates d’origine agricole.

L’Autorité environnementale (AE) a rendu un avis très mitigé sur le nouveau projet d’arrêté que la France a proposé , celui ci modifiant le programme d’action national en vigueur depuis 2013, et visant à la réduction et à la prévention de la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole (engrais chimiques, déjections animales et effluents d’élevage). Des modifications qui avaient été rendues nécessaires par la condamnation, à deux reprises, de la France par la Cour de justice de l’Union européenne, en juin 2013 et septembre 2014. Cependant le  nouveau projet d’arrêté comporte, comme ses prédécesseurs, de graves lacunes selon les instances européennes.
«Les modifications apparaissent davantage motivées par la nécessité de répondre a minima aux attendus d’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne que par l’ambition de restaurer les écosystèmes perturbés par l’excès d’azote, estime sans ambages cette instance rattachée au Commissariat général à l’environnement et au développement durable (CGEDD) français.

th«L’analyse privilégie un seuil de qualité chimique des eaux qui ne garantit pas l’absence d’eutrophisation», déplore l’AE. L’évaluation environnementale du projet d’arrêté doit «démontrer et quantifier dans quelle mesure le programme rendra possible la diminution de l’eutrophisation», souhaite l’autorité, et ce plus particulièrement dans les milieux aquatiques vulnérables aux nitrates.

Le milieu aquatique n’est pas seul à souffrir de l’azote, l’air et le sol également. En partant du concept de «cascade de l’azote», l’AE estime que doivent être pris en compte les effets suivants dans les programmes dédiés: eutrophisation des eaux douces et marines; acidification des sols; eutrophisation terrestre; qualité de l’air et conséquences sanitaires; émissions de gaz à effet de serre; perte d’ozone stratosphérique; formation d’ozone troposphérique et conséquences sanitaires; formation de particules atmosphériques et conséquences sanitaires.

 Ce qui apparait désormais comme des objectifs d’amélioration incontournables!

AG de la Fédération Atmo France le 1er avril au Havre

Communiqué de presse de la Fédération ATMO France à l’occasion de son Assemblée Générale  au Havre à l’invitation d’Air NormandApercu_plaquette-aasqaQualité de l’air : une surveillance performante  au service de plans d’actions efficaces

La Fédération ATMO France des Associations Agréées pour la Surveillance de la Qualité de l’air (AASQA)*, réunies au Havre à l’invitation d’Air Normand(1) pour son Assemblée Générale, fait remarquer que les plans d’actions destinés à permettre aux Français de respirer un air de qualité conforme aux valeurs limites européennes ou aux recommandations de l’OMS, ne sont pas suffisamment évalués.

Alors que les connaissances scientifiques confortent, d’année en année, les risques sanitaires liés à la pollution atmosphérique, la lente amélioration de la qualité de l’air est encore insuffisante pour offrir un air de qualité à l’ensemble des Français et à leurs enfants. Les plans d’actions pour réduire la pollution chronique sont un enjeu de santé publique.

Conformément aux priorités du ministère en charge de l’environnement(2) pour 2016, les AASQA ont vocation à contribuer à l’évaluation et au suivi des plans d’amélioration de la qualité de l’air (plans de protection de l’atmosphère). Or les moyens nécessaires à cette évaluation et au suivi des plans d’actions sont tout à fait insuffisants, voire inexistants, alors même que les crédits ministériels alloués à la surveillance, et malgré les efforts de la Ministre, sont en baisse de -3,4 % pour 2016.

La Cour des Comptes, dans son rapport publié le 21 janvier dernier(3), recommande au ministère en charge de l’environnement de « mesurer l’impact des actions mises en œuvre pour lutter contre la pollution de l’air dans le cadre des plans nationaux, des plans locaux, ainsi que lors des pics de pollution ».

Elle préconise également de « mettre en œuvre un financement du réseau de surveillance de la qualité de l’air conforme au principe « pollueur-payeur » pour tous les secteurs économiques ». Certains secteurs comme les transports ne contribuent pas aujourd’hui.

Les AASQA, qui rassemblent au sein de leurs conseils d’administration les différents acteurs concernés par la qualité de l’air, ont vu leurs missions évoluer, en vingt ans, d’un besoin de connaissances et d’état des lieux à une logique d’accompagnement en étude d’impact et en évaluation des politiques locales et régionales en faveur de la qualité de l’air. Avec leurs cartographies des territoires, leurs inventaires des sources de pollution et leurs outils de scénarisations prospectifs, les AASQA sont les acteurs, présents durablement sur les territoires, en mesure d’évaluer et de suivre, de manière indépendante, l’efficacité des plans d’actions, sur la qualité de l’air.

Aujourd’hui, moins d’un euro par an et par habitant est consacré à ces enjeux de surveillance, d’information du public, d’accompagnement et d’évaluation des plans d’actions de la qualité de l’air alors que les impacts de la pollution atmosphérique se chiffrent en centaines d’euros par habitant(4).

Signé des  Présidents des AASQA fédérées au sein d’ATMO France

1) Air Normand lance le 1er avril la méthode Le Langage des Nez 

 (2) Cf. Courrier du 20 juillet 2015 de L. Michel et P. Blanc

(3) Cour des Comptes : Les politiques publiques de lutte contre la pollution de l’air

Etude sur une zone urbaine surexposée en polluants atmosphériques à Grenoble

Etude d’une zone surexposée aux nuisances environnementales (air et bruit) sur l’agglomération grenobloise
Etudes présentée sur le site d’AIR RA
31 mars 2016

Dans le cadre de la Loi de Grenelle 2, du PRSE 2 et des PPA, ce projet propose l’analyse d’une zone surexposée identifiée sur la base des outils de diagnostic des nuisances environnementales.

Ce présent rapport restitue l’ensemble des travaux engagés, en présentant des résultats de mesures (air et bruit) et de modélisation réalisés sur une zone surexposée à Grenoble et propose des actions visant à limiter l’exposition des personnes.

grenoble catane

C’est une première approche qui devrait être complétée et suivie par d’autres études pour construire un outil au service de la remédiation des zones en surexposition.

  file type icon Etude d’une zone surexposée aux nuisances environnementales à Grenoble   3.48 MB

Date de début de l’étude :  juillet 2014
Date de fin de l’étude :  31 décembre 2015

Partenaire(s) :

La région Rhône-Alpes, la DREAL et ACOUCITE

Zone(s) concernée(s) : CA Agglomération grenobloise (METRO) Grenoble

Lieu(x) précis de l’étude : Isère – Grenoble – quartier Les Eaux Claires
Polluant(s) concerné(s) : Bruit, Dioxines – furanes, Particules (PM10, PM2,5, …)

Rapport sur la pollinisation de l’IPBES lors de sa 4ème cession

Moins de quatre ans après sa création, et alors que vient de se tenir  du 22 au 28 février à Kuala Lumpur (Malaisie), sa quatrième réunion plénière, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) est confrontée à la suspicion d’une partie de la communauté scientifique.

Créée en 2012 sous la tutelle des Nations unies, sur le modèle du GIEC, lorganisation doit en effet finaliser et adopter son rapport sur la pollinisation, mais deux de ses chapitres-clés sont sous la responsabilité de scientifiques salariés de Bayer et Syngenta, les deux principaux producteurs d’insecticides dits « néonicotinoïdes », fortement suspectés de décimer les populations d’abeilles, bourdons, papillons…Une fois de plus il est surprenant de voir des experts en conflits d’intérêts notoires choisi comme scientifiques référents.