Une association entre aliments ultra-transformés et possibilité de cancers

Une nouvelle étude publiée aujourd’hui dans le British Medical Journal, associant des chercheurs de l’Inserm, de l’Inra et de l’Université Paris 13, suggère une association entre la consommation d’aliments ultra-transformés et le sur-risque de développer un cancer.

Durant les dernières décennies, les habitudes alimentaires se sont modifiées dans le sens d’une augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés qui contribuent aujourd’hui à plus de la moitié des apports énergétiques dans de nombreux pays occidentaux. Ils se caractérisent souvent par une qualité nutritionnelle plus faible, mais aussi par la présence d’additifs alimentaires, de composés néoformés et de composés provenant des emballages et autres matériaux de contact.

Dans ce cadre c’est 104 980 participants âgés d’au moins 18 ans (âge médian 42,8 ans) qui a été constitué  la cohorte française NutriNet-Santé (2009-2017).

Les apports alimentaires ont été recueillis au moyen de registres diététiques répétés de 24 heures, conçus pour enregistrer la consommation habituelle des participants pour 3300 aliments différents. Ceux-ci ont été catégorisés en fonction de leur degré de traitement par la classification NOVA ( indicateur glycémique).

 Résultats de l’étude : L’ingestion d’aliments ultra-transformés était associée à un risque global de cancer plus élevé (n = 2 228 cas), soit une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation 1,12 (intervalle de confiance de 95% 1,06 à 1,18); tendance <0,001) et risque de cancer du sein (n = 739 cas, risque relatif 1,11 (1,02 à 1,22), P pour tendance = 0,02). Ces résultats sont restés statistiquement significatifs après ajustement de plusieurs marqueurs de la qualité nutritionnelle de l’alimentation (apport lipidique, sodique et glucidique et / ou un profil occidental dérivé de l’analyse en composantes principales). “Ces résultats étaient significatifs après prise en compte d’un grand nombre de facteurs socio-démographiques et liés au mode de vie, et également en tenant compte de la qualité nutritionnelle de l’alimentation. Ceci suggère que la moins bonne qualité nutritionnelle globale des aliments ultra-transformés se serait pas le seul facteur impliqué dans cette relation, explique l’INSERM. Ces résultats doivent être considérés comme une première piste d’investigation dans ce domaine et doivent être confirmés dans d’autres populations d’étude. Notamment, le lien de cause à effet reste à démontrer“.

Conclusions de l’étude: Dans cette grande étude prospective, une augmentation de 10% de la proportion d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation a été associée à une augmentation significative de plus de 10% des risques de cancer global et de cancer du sein. D’autres études sont nécessaires pour mieux comprendre l’effet relatif des différentes dimensions de la transformation (composition nutritionnelle, additifs alimentaires, matériaux de contact et contaminants néoformés) dans ces associations.


www.bmj.com/content/360/bmj.k322    cohorte Nutrinet