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Le concept des mille jours : une période clé de notre santé

Lancé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le concept des mille jours avait pour but de ralentir l’augmentation des maladies chroniques non transmissibles (+17 % attendu dans les dix ans à venir). Cette  période allant de la conception aux deux ans de l’enfant impactera de façon importante la santé de l’adulte qu’il deviendra.

L’exposition à des conditions environnementales défavorables au cours du développement in utero et durant la petite enfance déclenche des adaptations qui auront des conséquences à court et/ou long terme. Par exemple, la dénutrition chez la mère et, à l’inverse, la surnutrition vont augmenter chez son futur enfant le risque d’obésité, de diabète et de maladies cardio-vasculaires à l’âge adulte. L’exposition fœtale ou en début de vie à des toxiques de l’environnement, allant des métaux lourds à des produits chimiques perturbant le système endocrinien (perturbateurs endocriniens), agit sur le métabolisme des adultes, les fonctions du système immunitaire et du système neurologique, et la fonction reproductive.

Il est maintenant largement admis que la période périnatale et celle de la petite enfance représentent une fenêtre critique de vulnérabilité à l’environnement, parce que c’est la période au cours de laquelle le bébé se construit. Les principaux processus biologiques et physiologiques fondamentaux sont programmés au cours de cette période pour toute la durée de la vie. Les mécanismes qui expliquent ces modifications sont encore mal compris et font l’objet de nombreux travaux de recherche. Ils semblent impliquer une programmation précoce au cours de ces «1000 premiers jours».

L’environnement pendant ces «1000 jours» englobe donc plusieurs éléments, comme le style de vie, le stress, les toxiques, ou encore la nutrition.

Pendant cette période, l’expression de notre patrimoine génétique est extrêmement influencée par l’environnement. Ces modifications ne touchent pas directement les gènes eux-mêmes mais les éléments qui contrôlent leur expression, c’est l’épigénétique. De la même manière que les gènes nous sont transmis par nos parents, ces modifications épigénétiques durables peuvent se transmettre ensuite de génération en génération.

La programmation épigénétique de l’embryon, puis du fœtus, peut ainsi être considérée comme une étape déterminante pour le développement de la santé individuelle de chacun. Du fait de la dynamique d’addition et de soustraction de marques épigénétiques sur le génome, la combinaison des DOHaD et de l’héritabilité épigénétique reconfigure les processus développementaux comme des fenêtres temporelles de changements adaptatifs qui affectent à la fois la santé des nouveau-nés et celle des générations suivantes. 1000 jours pour faire la différence!

 

1) Importance de la théorie des origines développementales de la santé (DOHaD) pour les inégalités sociales de santé Oct 2016

www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0398762013002848

2) L’épigénétique et le concept DOHaD. Vers de nouvelles temporalités de la médecine « personnalisée » ? (PDF Download Available).

Available from :  www.researchgate.net/publication/313251339_L’epigenetique_et_le_concept_DOHaD_Vers_de_nouvelles_temporalites_de_la_medecine_personnalisee [accessed Feb 17 2018].