Parution du rapport de la cour des comptes sur le déploiement des compteurs d’électricité

Le rapport annuel de la Cour des comptes sur la gestion de l’argent public a été publié ce mercredi. Cette année, il épingle entre autre le déploiement des compteurs électriques nouvelle génération.

Rappelons que l’argument fréquemment avancé en France pour la justification des compteurs communicants est une interprétation de la directive européenne n° “2009/72 relative aux règles communes du marché intérieur de l’électricité qui  prescrit, si les systèmes de comptage intelligent n’ont pas fait l’objet d’une analyse coûts-avantages défavorable, le déploiement de tels compteurs pour 80 % des usagers d’ici 2020”.

Or selon la Cour des comptes, le compteur connecté Linky ne sert pas à grand-chose. Le projet mal piloté et coûteux a une rentabilité médiocre… pour les usagers. Linky n’apportera pas la maîtrise de la consommation annoncé, analysent les sages de la rue Cambon, en raison d’une “absence d’information simple et directe pour maîtriser ses dépenses d’énergie”. De plus elle note une “durée de vie du compteur limitée”, et le fait que l’installation de Linky sera répercutée sur les factures d’électricité à partir de 2021. Sur les questions sanitaires et la protection des données, l’usager n’a jamais été au cœur du pilotage du projet, souligne la Cour des comptes, ajoutant que des réponses concrètes et rapides auraient permis de rassurer rapidement les usages.  Par ailleurs elle souligne enfin que d’autres pays européens, comme l’Allemagne ou la Belgique, ont renoncé à cette technologie, considérant que le compteur connecté coûtait plus cher que ce qu’il permettait d’économiser.

Le déploiement des compteurs électriques communicants coûterait au total près de 5,7 milliards d’euros, dont 5,4 milliards pour le Linky d’Enedis (filiale d’EDF).  Les magistrats invitent par ailleurs l’Etat à revoir les conditions de rémunération d’Enedis, qui bénéficie d’un cadre financier trop “généreux”.