La Cop 16 s’achève sans grande avancée

« Les pays les plus dangereux de la planète sont ceux qui émettent le plus de CO2, c’est-à-dire les pays riches. Ce sont eux qui nous tuent », a dénoncé le président colombien Gustavo Petro en ouverture du sommet des chefs d’État et ministres de la COP16, à Cali, le 29 octobre.

La dernière semaine de négociations  s’est bloquée sur le financement des  crédits biodiversité dans la lutte contre la dégradation de la biodiversité et le partage des ressources génétiques.Or parmi les 23 objectifs de l’accord de Kunming-Montréal (Cet accord qui prévoit de placer 30 % des terres et des mers dans des aires protégées, à atteindre d’ici 2030) l’un est dédié à la mobilisation des ressources financières visant à introduire des systèmes innovants, tels que les crédits et les compensations pour la biodiversité. Pour y parvenir, l’accord prévoit de porter à 200 milliards de dollars les dépenses annuelles mondiales pour la nature. Et les pays développés se sont engagés à fournir 30 milliards de dollars d’ici 2030 (contre environ 15 milliards en 2022, selon l’OCDE). Mais comment mobiliser l’argent ? Cette bataille financière Nord-Sud doit toutefois reprendre le 11 novembre, dans l’autre COP, celle sur le climat, en Azerbaïdjan. Et portera sur des montants dix fois plus élevés.

Après de nombreuses années à le demander, les pays autochtones  ont obtenu la création d’un organe permanent qui va permettre de les représenter au sein des négociations onusiennes sur la biodiversité. Cet organisme consultatif reconnaitra ainsi leur rôle dans la conservation de la nature à l’échelle mondiale, y compris dans certaines des zones les plus riches en biodiversité de la planète. “C’est un moment sans précédent dans l’histoire des accords multilatéraux sur l’environnement”, s’est réjouie Camila Romero, une représentante des peuples Quechuas du Chili. Mais finalement les pays ont échoué à trouver un accord sur le financement de la préservation de la biodiversité, pour stopper la destruction de la nature d’ici 2030, démontrant une fois encore les difficultés de consensus.