Un rapport du Centre for Research on Energy and Clean Air * ( CREA) montre l’ampleur des dommages du Dieselgate. En 2015, éclatait le scandale du Dieselgate qui révélait que des constructeurs automobiles avaient équipé des véhicules diesel de « dispositifs d’invalidation » qui faussaient les tests d’homologation : ces voitures émettaient des niveaux de polluants supérieurs aux normes de l’époque . Ainsi des millions de véhicules ont été vendus alors qu’ils étaient fortement polluants et certains continuent à circuler, avec des conséquences sanitaires et économiques qui pourraient être évitées !
Cette étude estime le nombre de décès prématurés imputables au Dieselgate et aux émissions excessives d’oxydes d’azote ( NOx). Elle met aussi en lumière son coût financier. Entre 2009 et 2024, 16 000 personnes seraient mortes en France à cause des moteurs truqués révélés par le Dieselgate (en tout, plus de 200 modèles de voitures). En se basant notamment sur les données de l’International Council on Clean Transportation (ICCT), les chercheurs du CREA ont calculé l’impact sur la qualité de l’air des émissions de gaz toxiques, les oxydes d’azote (NOx), produits par les véhicules diesel suspectés d’utiliser des dispositifs interdits d’invalidation des systèmes de dépollution.
« A l’échelle européenne, c’est-à-dire l’Union européenne et le Royaume-Uni, l’étude estime à 205 000 le nombre de décès prématurés supplémentaires (123 000 à 356 000) liés à la pollution de l’air engendrés par ces moteurs diesel truqués. Et c’est sans compter à l’excès de NO2 qui aggrave l’asthme infantile. En France, cette étude prévoit 26 000 (de 5 000 à 59 000) nouveaux cas d’asthme dus à cette exposition pour la période 2009 à 2040 Et à 1 200 milliards d’euros les pertes économiques pour l’ensemble de l’Europe ».
Chaque année dans l’UE, les impacts sanitaires attribués à l’exposition à la pollution atmosphérique coûtent 600 milliards d’euros (Mejino-López et al., 2024),Ce qui correspond à une moyenne de 1 250 euros par personne chaque année pour les dommages sanitaires liés à la pollution atmosphérique dans les villes européennes, ce qui équivaut à 3,9 % d’un salaire annuel moyen (De Bruyn & de Vries): c’est dire qu’une falsification de véhicules sur les normes d’émission des oxydes d’azote est encore plus délétère et inacceptable.
*Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), un centre de recherche indépendant basé en Finlande
en lien Environmental Protection Agency (US EPA). (2024). Mortality Risk Valuation.
https://www.epa.gov/environmental-economics/mortality-risk-valuation