Une communication de Stéphane Horel du Monde sur la pollution aux perfluorés

Dans le cadre d’un colloque Santé Environnement travail organisé par “Sciences PO” Lyon Stéphane Horel journaliste d’investigation du Monde  nous a présenté l’ enquête collaborative qu’elle a coordonnée avec 17 partenaires du « Forever Pollution Project » pour établir, pour la première fois en Europe, la carte de la pollution éternelle, qui révèle l’étendue de la contamination aux substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), une famille de composés dangereux qui ne se décomposent pas dans l’environnement et accompagneront l’humanité pendant des centaines, voire des milliers d’années, c’est ainsi qu’ils sont appelés polluants éternels.

Un travail de compilation inédit, qui permet d’établir l’existence d’au moins 17 000 sites contaminés, où le taux de PFAS dépasse 10 ng/l, dont plus de 2 100 « hotspots », où il dépasse 100 ng/l, un niveau jugé dangereux pour la santé selon les experts qui ont été  interrogés. pour cette enquête ont été faits des prélèvements réalisés par des scientifiques ou des autorités qui ont mesuré des concentrations de ces composés chimiques dans l’eau, les sols ou les organismes vivants afin de pouvoir connaitre  la contamination détectée.

Les données scientifiques recensées ont pu permettre de définir les activités industrielles qui les utilisent le plus : surtout à travers  trois types d’activités avec comme sources de contamination : les sites de stockage et de rejet de mousses anti-incendie, les sites de traitement des déchets et certaines activités industrielles qui fabriquent ou utilisent.

Les sites identifiés en Europe peuvent être classés ainsi :

Première catégorie des sites présumés contaminés par des mousses anti-incendie, 978 aéroports commerciaux de grande et de moyenne capacité, les  642 bases militaires

Deuxième catégorie : les sites de traitement et d’élimination de déchets et les usines de traitement des eaux usées au plus gros débit (4 769), tous localisés par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).

La troisième catégorie est censée récapituler les sites de production industrielle selon 38 types d’activités ce qui selon le registre européen des rejets et transferts de polluants (E-PRTR) de l’AEE, peut  localiser près de 3 000 usines potentiellement à surveiller avec 20 producteurs potentiels.