Un mois d’octobre particulièrement chaud !

Nous pouvons constater la chaleur anormale qui pèse sur la France, en plein mois d’octobre, le thermomètre national bat des records. « L’ écart est notamment très important dans le sud-ouest et le centre, note Thierry Offre, climatologue chez Météo-France. Mais on constate des situations records ailleurs, comme les 29,6 °C à la station météorologique de Saint-Chamas, dans les Bouches-du-Rhône. Une température jamais enregistrée depuis son installation en 1966. »

Une étude publiée le 4 juillet dernier dans la revue Nature établit un lien direct entre le dérèglement du jet-stream et les vagues de chaleur intenses que nous vivons en Europe occidentale. Les chercheurs démontrent qu’en plus des facteurs thermodynamiques habituels, les changements dynamiques de l’atmosphère contribuent à l’augmentation du nombre de vagues de chaleur en Europe, ce qui a des implications pour la gestion des risques et les stratégies d’adaptation potentielles.

Selon ces chercheurs le dérèglement de ce courant appel aussi  courant-jet, fait le tour de l’hémisphère nord, tourbillonnant jusqu’à 15 km au-dessus de nos têtes, comme une couronne sur la planète. Cette bande de vent fort sépare l’air froid de l’Arctique de l’air plus chaud du sud, et  est responsable du transport du temps d’ouest en est à travers les États-Unis, au-dessus de l’Atlantique et en Europe. C’est ce jet-stream qui contrôle le degré d’humidité et de chaleur de ces régions. Plusieurs études scientifiques publiées récemment nous alertent sur l’allure de plus en plus sinusoïdale de ce courant, oscillant  du Nord au Sud.

« Le début de la migration du jet-stream vers le nord a déjà commencé », affirme Matthew Osman, chercheur au Climate Systems Center de l’université de l’Arizona et coauteur de l’étude. Cela a des conséquences désastreuses sur les conditions météorologiques dans l’hémisphère nord, entraînant des événements extrêmes tels que des sécheresses et des vagues de chaleur dans le sud de l’Europe et l’est des États-Unis. Ainsi L’Arctique se réchauffe deux fois plus vite, en moyenne, que le reste de la planète.« Si l’ondulation du jet-stream augmente à l’avenir, cela pourrait impliquer que des événements extrêmes aussi bien dans le froid que dans la chaleur pourraient devenir plus fréquents », alerte Matthew Osman.

Le climatologue français, Christophe Cassou,  cartes à l’appui, observe que le jet-stream se caractérise en ce moment par des méandres très marqués depuis les côtes ouest-américaines jusqu’en Europe. « On parle de circulation ondulatoire ! » Cet été automnal que nous subissons n’est pas sans inquiéter le chercheur. En effet, les écosystèmes sortent à peine d’épisodes de sécheresse intenses et sont plus que jamais vulnérables aux fortes températures. Les conséquences peuvent être particulièrement dommageables pour la végétation. Dans certaines régions du Sud, les cerisiers refleurissent, signes d’un dérèglement du cycle naturel des plantes.