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Contaminations alimentaires : plusieurs rapports nous alertent

Les salmonelloses poursuivent leur recul dans l’Union européenne, révèlent l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) dans leur dernier bilan annuel sauf en France où la maladie ne cesse d’augmenter.

Le rapport annuel européen des zoonoses a été présenté en ce début d’année , les tendances précédentes se confirment. Notamment du côté des campylobactérioses, infections alimentaires les plus fréquentes: après plusieurs années à la hausse, et une année 2012 enfin à la baisse, elles se sont stabilisées en 2013, à 214.779 cas rapportés cette année-ci.

Quant aux salmonelloses, elles poursuivent leur baisse, de 7,9% entre 2012 et 2013. Partout, enfin presque: avec l’Espagne, la Grèce, l’Irlande et la Roumanie, mais la France fait partie des 5 pays membres de l’UE où la maladie a progressé entre les deux années, de 8.705 à 8.927 cas (+2,25%). Cette progression est d’autant plus surprenante que la France faisait partie des pays jusqu’alors les moins concernées,8 fois moins que  celui de la République tchèque et 5 fois moins  de celui de la Slovaquie.

Hasard des chiffres ou non, la  France  est même le seul dont le nombre de cas de salmonelloses a continuellement augmenté depuis 2009, de 22,5% jusqu’en 2013. Pour la même période, l’Allemagne a vu son taux de salmonelloses chuter de 40,6%, le Royaume-Uni de 22,4%, mais hausse aussi en Grèce et Roumanie.

En  mi-décembre 2014, un rapport remis au ministère de l’agriculture dévoilait l’état inquiétant du système français de sécurité des aliments. Et en novembre 2013, l’Office alimentaire et vétérinaire (OAV) de l’UE s’était inquiété de graves non-conformités dans les abattoirs de volailles, l’une des principales sources de salmonelles.

microscope2A l’inverse des salmonelloses, la listériose continue son ascension en Europe. Si elle reste rare avec ses 1.763 cas notifiés en 2013, la maladie enregistre une hausse de 8,6% par rapport à 2012. Avec un taux de décès de 15,3%, elle est l’une des infections alimentaires les plus redoutables.

Là aussi, la France s’illustre : sur les 191 décès survenus dans l’UE en 2013, 64 (plus du tiers) la concernaient. Elle est aussi médiocrement classée en termes d’incidence, avec un taux de 0,56 cas pour 100.000 habitants, au-dessus de la moyenne européenne de 0,44 cas.

Comment expliquer cette hausse européenne de la listériose, alors que la maladie a chuté chez les femmes enceintes, population qui lui est particulièrement vulnérable?
Selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), il ne s’agirait pas tant d’un problème de contamination des aliments, qui a fortement baissé depuis les années 1980 pour se stabiliser à faible niveau, que du vieillissement de la population.

Autres infections redoutables, celles liées aux Escherichia coli vérotoxigéniques (VTEC) enregistrent un bond de 5,9% entre 2012 et 2013. La France s’avère pour le coup bien mieux classée que d’autres grands pays européens: elle n’a enregistré que 218 cas en 2013, contre 1.639 pour l’Allemagne et 1.134 pour le Royaume-Uni.

Par ailleurs un autre rapport en provenance de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) montrerait que les enfants pourraient être surexposés à certaines mycotoxines, substances produites par des champignons attaquant les plantes, avis publié le 11 décembre. Et ce à cause des mycotoxines «masquées», difficiles à détecter.

Aflatoxines, ochratoxine A, zéaralénone, fumonisines… présentes sur les fruits secs et les céréales, ces mycotoxines ne poseraient pas de grand problème de santé publique, considérait l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) lors de sa grande Etude de l’alimentation totale (EAT2) de 2011. Il n’y avait que pour le déoxynivalénol qu’un risque «ne pouvait être écarté», en raison de dépassements de la valeur toxicologique de référence (VTR). C’était sans compter sans les mycotoxines «masquées», qui se retrouvent «dans les plantes importées”.
Ces divers constats pourraient ils être mis en regard des diminutions importantes tout au long de ces dernières années sur les organismes de contrôles douaniers et de services de contrôles en France?? Nous pouvons nous interroger.