Rétrospective sur les intempéries mortelles des Alpes-Maritimes

L’arrière-pays niçois a été en partie ravagé par des pluies torrentielles au début du mois d’octobre. Un épisode méditerranéen loin d’être isolé, avait été précédé d’épisodes douloureux, le mois précédent dans le Gard.

Les précipitations intenses survenues dans ces 2 cas sont qualifiées d’« épisodes méditerranéens ». Ce sont des phénomènes météorologiques orageux particulièrement violents, propres à la Méditerranée. Selon Météo-France, il s’en produit entre trois et six fois par an, avec une fréquence plus élevée en automne, au moment où la mer est la plus chaude. On parle d’épisode méditerranéen à partir de 200 mm de pluie. « L’équivalent de plusieurs mois de précipitations tombe alors en seulement quelques heures ou quelques jours », précise Météo-France. Dans les Alpes maritimes  il est tombé 500,2 mm de pluie en vingt-quatre heures sur le secteur de Saint-Martin-Vésubie, alors que dans la Gard c’était 500 mm dans un temps record.

Les côtes françaises et italiennes sont habituellement les plus exposées aux épisodes méditerranéens, notamment l’Aude, le Gard, le Var et l’Hérault en France. Ces départements ont connu à plusieurs reprises des inondations dévastatrices. Selon des simulations climatiques régionales, l’intensité des épisodes méditerranéens va augmenter, jusqu’à 20 % localement, à chaque degré de réchauffement. Une étude parue dans la revue Climate Dynamics estiment que l’augmentation en intensité des pluies torrentielles autour de la Méditerranée est « significative » (de l’ordre de 22 %) sur la période allant de 1961 à 2015. Des analyses à une échelle plus fine devraient être disponibles en 2021-2022.

La forte densité humaine amplifie les conséquences des inondations, avec une urbanisation galopante auprès des cours d’eau ou des zones littorales. Au-delà du coût humain des crues les plus violentes, les inondations ont aussi un coût financier non négligeable. De plus, les infrastructures publiques, souvent durement touchées (routes, ponts, bâtiments publics) ne sont pas indemnisées, car l’État est son propre assureur.