L’impact environnemental de l’industrie textile

Alors que nous entamons une période de soldes qui va encourager certains à changer de garde-robe, il est indispensable de parler de l’impact environnemental de nos vêtements, surtout lorsqu’ on sait qu’en moyenne nous en achetons de l’ordre de 20 kg par an.

 Chaque année, plusieurs millions de tonnes de textile sont jetées en décharge ou au mieux mis en recyclage. La surconsommation de vêtements a un impact considérable sur notre planète. Selon les matériaux utilisés, les moyens de transport qui nous les mettent à disposition, la quantité d’eau, les rejets de traitement des tissus… tous ces facteurs  font que l’industrie textile contribue amplement à la pollution de l’environnement et d’autant dans des pays sans réglementation contraignante.

Trop de personnes l’ignorent : la culture et le traitement (pour user, teinter, délaver, broder le vêtement) de certaines fibres sont très polluants, car ils nécessitent l’emploi de matières chimiques telles que des produits chlorés. Et ceci persiste pendant les lavages et lors de la fin de vie de l’habit. De plus, la fabrication de vêtements peut être très énergivore. C’est donc à nous, consommateurs, de faire les bons choix vestimentaires et d’opter pour les habits dont la fabrication impacte le moins possible la planète.

 Quelques chiffres :

L’empreinte écologique d’un vêtement ne dépend pas seulement de la matière première utilisée et de son procédé de fabrication. Aujourd’hui, il se vend 2 milliards de jeans par an, l’écrasante majorité étant en coton. Or, cette plante est très gourmande en eau (la production d’un tee-shirt nécessite 25 000 litres d’eau). Le coton est la culture la plus polluante du monde : elle utilise un quart des insecticides produits par l’humanité, pour 2,4% de la surface mondiale cultivée. Un tee-shirt nécessite 140 g de pesticides et d’engrais chimiques et émet 5,2 kg de CO2 (autant que 27 km en avion).

Reste un problème  celui des textiles colorés. Les teintures chimiques comportent des métaux lourds, des allergisants, des produits cancérigènes… La suite du processus est tout aussi polluante, puisque le coton est traité à trois reprises : pour le blanchir (généralement avec du chlore), pour le teindre (teintures à base de métaux lourds tels que le chrome, le plomb…) et pour faire les finitions : traitements pour rendre le tissu brillant, infroissable, etc. (produits chimiques cancérigènes : cyanure, etc.)Les teintures végétales ont du mal à s’imposer, à cause d’une moindre tenue des couleurs. Pour pallier à ce problème, certaines marques ont choisi d’avoir recours à des teintures chimiques respectant la norme Oekotex

La question de son transport est primordiale, car plus le vêtement voyage, plus sa consommation d’énergie est grande. Il est donc préférable d’acheter des articles fabriqués près de chez nous. Et ce n’est souvent pas facile ; d’après l’INSEE, en 2006, une dépense de 100 euros en articles d’habillement et de cuir se décompose en 37 euros d’articles importés (contre 2 euros en 1960) et en 27 euros d’articles produits en France (contre 73 euros en 1960). Le reste correspondant aux marges commerciales et au transport. Les importations françaises de vêtement ne cessent de croître depuis les années 60 : en témoigne le fameux « made in China ( Etiquette RC)»…chaque vêtement contribue en moyenne 20 fois son poids en gaz à effets de serre

En Chine 70% des cours d’eau sont pollués par l’industrie textile:Les produits chimiques polluent l’eau des régions où le coton est cultivé. Côté consommation, entre 5000 et 7000 litres d’eau seraient nécessaires pour la production d’un kilo de coton. La pratique de l’irrigation est une menace sérieuse pour les nappes phréatiques et il va sans dire que l’eau utilisée pour l’irrigation des cultures de coton ne sera pas utilisée pour les besoins des habitants (notamment pour les cultures vivrières).De plus en plus de personnes prennent conscience de la pollution liée au secteur du textile et aux conditions déplorables de travail que l’on rencontre trop souvent dans les ateliers. Elles invitent les marques à prendre position et à changer leurs pratiques. Ainsi, de plus en plus de grandes marques lancent leurs collections en coton bio. Elles souhaitent répondre à l’attente d’une clientèle qui veut faire attention à ses achats.

Nous négligeons trop souvent les impacts environnementaux de nos vêtements, pourtant bien réels. Souvent contradictoires, la mode et le développement durable ne sont pourtant pas inconciliables. Cela nécessite bien sûr des changements dans nos modes de consommation : par exemple, acheter moins d’articles mais de meilleure qualité. Pour s’habiller de manière éco-citoyenne, et savoir notamment quels textiles choisir, il y a plusieurs petites choses à savoir; voici quelques labels à privilégier!
Les labels et certifications sont là pour vous aider dans vos choix. Pour le choix de votre jean, vous pouvez utiliser l’outil de calcul de l’ADEME, qui montre les impacts associés au choix du jean (type de textile), aux modalités d’entretien, à la durée de vie, au traitement en fin de vie… Ainsi, plus le jean est sophistiqué (aspect « vieilli » c’est-à-dire artificiellement délavé ou usé, pailleté, etc.) et plus il entraîne des pollutions et une surconsommation des ressources naturelles.

Description du tableau; Résumé : Depuis des temps lointains, nous portons des vêtements pour nous protéger du froid ou de la chaleur. Au cours du XIV e siècle, avec la multiplication des échanges commerciaux, le vêtement s’embellit.

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