L’acquisition du langage dans la cohorte ELFE

Une équipe française a étudié dans la cohorte Elfe* comment  les inégalités sociales auraient des conséquences en matière d’acquisition du langage mais pas en termes de développement moteur.

L’étude repose sur les données récentes de l’Étude longitudinale française depuis l’enfance (Elfe), une enquête nationale suivant une cohorte de plus de 18 000 enfants depuis leur naissance en 2011 en France métropolitaine. Les inégalités socioéconomiques (selon le diplôme des parents et le revenu) dans le développement de l’enfant sont analysées à partir d’un indicateur de langage (le MacArthur-Bates Inventory) et d’un score de développement moteur construit à partir de huit variables.

Il en résulte qu’à  2 ans, le développement du langage des enfants est marqué par un fort gradient socioéconomique selon le revenu du ménage ou le diplôme de la mère. La différence brute entre les ménages les plus favorisés et les moins favorisés (tant en termes d’éducation que de revenu) est de l’ordre d’un demi-écart-type. Les différences ajustées, après l’introduction de variables de contrôles, sont moins importantes mais persistent. Une partie de ces inégalités seraient dues aux disparités socioéconomiques dans le recours aux modes d’accueils formels à ces âges. Cependant il n’est pas observé d’écarts en termes de développement moteur.

Source : BEH, 8 janvier 2019

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