Les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) représentent une famille de plus 10 000 produits chimiques de synthèse employés dans l’industrie et les produits de consommation depuis la fin des années 1940, or jusqu’il y a peu ils n’étaient quasiment pas contrôlés. Leurs précieuses propriétés en ont fait des ingrédients de choix dans des milliers d’applications sans qu’il ait eu pendant longtemps en France pas plus qu’en Europe, une prise de conscience de leurs impacts sanitaires. Une myriade de produits de consommation contiennent des PFAS ou sont fabriqués à l’aide de ces substances.
C’est une enquête collaborative internationale de 2023 menée par Le Monde et seize médias partenaires qui ont commencé à porter le problème sur la scène publique. Ils ont alors recensés plus de 20 entreprises qui en produisaient en Europe et au moins 5 en France. Rejetés dans les eaux usées ou dispersés sur les sols, les PFAS polluent les nappes et les cours d’eau, et ainsi l’eau potable. Relâchés dans l’air, ils retombent sur les sols et la végétation alentour par l’intermédiaire des précipitations.
Leur nocivité vient de leur extrême persistance dans l’environnement, qui est leur principal point commun, et qui en fait une menace éternelle: c’est ainsi qu’on les dénomme pour beaucoup polluants éternels.Une fois émis, ils sont là pour des centaines et sans doute des milliers d’années. En 2023, le Centre international de recherche sur le cancer a respectivement classé le PFOA et le PFOS, deux PFAS historiques, cancérogène certain pour l’homme ( 1) ou cancérogène possible ( 2B) pour le second. Néanmoins, la prise de conscience progresse et a abouti à quelques mesures. Ainsi, trois PFAS sont d’ores et déjà interdits ou restreints (avec des dérogations limitées à certaines applications) au niveau international : le PFOS en 2009, le PFOA en 2020 et le PFHxS en 2022 (3). Certains usages sont prohibés, à l’instar du PFOS dans le téflon des ustensiles de cuisine .
Une « restriction universelle » présentée le 7 février 2023 vise à interdire la fabrication, la mise sur le marché et l’utilisation de tous les PFAS au sein de l’Union européenne (UE), mais elle ne serait applicable qu’à partir de 2026.
C’est donc des mesures collectives et à grande échelle qui devraient être prises pour éviter cet impact sur la contamination généralisée de notre environnement.
L’enquête s’appuie sur plus de 14 000 documents inédits sur les « polluants éternels », issus notamment de 184 demandes d’accès à l’information, dont 66 effectuées et partagées par Corporate Europe Observatory. ( site : foreverpollution.eu)