Les consommateurs d’alimentation biologique seraient moins touchés par le cancer

Nous consommons de plus en plus de produits biologiques. Leur consommation en France a ainsi fait un bond de 14% au premier semestre 2017. L’enjeu majeur de la consommation du bio, c’est la santé : on attribue au bio une meilleure qualité nutritionnelle des aliments et une moindre contamination en pesticides. En effet, les produits issus de l’agriculture biologique, notamment les céréales, contiennent 4 fois moins de pesticides que ceux issus de l’agriculture conventionnelle, avait révélé une enquête en 2014. Une étude française de l’INRA , publiée  dans la revue JAMA Internal Medicine, est  la première à pointer les  risques de cancer liés à l’alimentation conventionnelle dans la population générale.

L’objectif de cette étude était  de quantifier le risque de cancer en fonction de l’exposition aux pesticides par l’alimentation: elle témoignerait que la présence de résidus de pesticides dans l’alimentation conventionnelle pourrait expliquer que les grands consommateurs de bio aient un risque diminué de  25 % du risque de cancer.Conduits par Julia Baudry et Emmanuelle Kesse-Guyot, les auteurs ont exploité les données d’une grande cohorte, dite NutriNet, de près de 70 000 volontaires suivis entre 2009 et 2016. Ils ont divisé en quatre groupes les individus, en les classant des plus gros consommateurs de bio (environ plus de 50 % de leur alimentation), à ceux qui n’en consomment que de manière occasionnelle, ou jamais.

 Pour expliquer ces résultats, l’hypothèse de la présence de résidus de pesticides synthétiques bien plus fréquente et à des doses plus élevées dans les aliments issus de l’agriculture conventionnelle comparés aux aliments bio est la plus probable », indique Emmanuelle Kesse-Guyot, chercheuse (Institut national de la recherche agronomique, INRA) dans l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Inserm, INRA, université Paris-XIII) et coauteure de ces travaux.

Le Centre de recherche en épidémiologie et statistiques Sorbonne Paris Cité, à qui l’on doit l’étude, est composé de membres de l’Inra et de l’Inserm mais aussi du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et de l’université Paris XIII.

https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2707948