Le tri pourrait s’imposer au bureau

Chacun des 13 millions de Français qui travaillent dans un bureau produit 130 kilos de déchets par an, dont entre 70 et 85 kg sont du papier soit environ la moitié. Mais une nouvelle loi entrée en vigueur en janvier pourrait bien changer la donne.

Personne ne le sait ou presque mais depuis le 1er janvier, toutes les entreprises, même les plus petites, doivent trier leurs papiers : c’est écrit noir sur blanc dans les articles D543-285 à D543-287 du code de l’ environnement ! Et pourtant, aucune trace dans les couloirs de vos  bureaux  des nouvelles poubelles (obligatoires) de recyclage, non ?

Mais la nouvelle loi change tout… Et comme les nouvelles poubelles de recyclage ne suffiront plus, les gros consommateurs de papier seront mis à contribution et touchés au portefeuille. Désormais, les imprimés papier relevant du service public et de la presse sont assujettis à une taxe sur le recyclage payable à l’éco-organisme Ecofolio (agréé par l’Etat).

Comment réagir ? Tout simplement en reprenant en main son environnement de bureau et en passant en revue ses méthodes de travail et ses gestes au quotidien. D’abord, bien sûr, en installant les poubelles de recyclage (désormais obligatoires pour les entreprises de plus de 20 personnes), mais surtout en économisant le papier. Certaines entreprises organisent par exemple des “challenges papier”, en collectant pendant un mois les déchets produits et en les pesant, afin d’estimer la consommation. Puis en s’engageant à réduire de 15 à 20% la production, par exemple en fixant des objectifs d’impression à ne pas dépasser, ou en utilisant comme brouillon les feuilles imprimées et inutilisées.

Et comment faire avec nos archivages personnels: l’Etat et les collectivités ter­ritoriales sont entrés dans une course pour consommer moins. Et ils se sont engagés à réduire de 30 % leur consommation de papier d’ici 2020. Pour cela, ils seront aidés par la nouvelle norme Afnor, en application depuis quelques mois : la norme NF Z42-026 permet d’archiver des “copies conformes” et reconnues comme fidèles à leurs originaux papiers qui,  du coup, peuvent être jetés… à la poubelle. Un autre dispositif permet la numérisation des factures papiers des entreprises destinées à l’administration fiscale, et leur conservation numérique durant six ans.