Le HCSP s’inquiéte de la non distribution des pastilles d’iode dans l’environnement des installations nucléaires

Cet avis fait suite à une demande de la direction générale de la santé (DGS) et a pour but d’actualiser les recommandations relatives à la protection des populations par les pastilles d’iode en cas d’accident nucléaire. L’iode stable, délivré sous forme de comprimés d’iodure de potassium, lorsqu’il est ingéré suffisamment tôt, sature la thyroïde en iode et empêche la captation des iodes radioactifs émis en cas d’accident nucléaire. En lien avec les mécanismes de division cellulaire, son intérêt est majeur pour des populations particulièrement vulnérables : populations jeunes, femmes enceintes et allaitantes.

Cet avis s’appuie sur la sixième campagne de distribution de comprimés d’iode autour des centrales nucléaires EDF s’est  déroulée en 2019-2020.  D’après le HCSP, est mis en évidence le fait que 600 000 foyers n’ont pas retiré leurs pastilles alors qu’ils en avaient le droit.

Ces campagnes  concernent les habitants et les établissements recevant du public (ERP) : écoles, commerces, entreprises, administrations, etc. des communes situées dans le rayon de 10 à 20 kilomètres autour des 19 centrales nucléaires françaises ( 59 réacteurs répartis en France), soit environ 2 200 000 personnes, 204 400 ERP dont 1 800 écoles, répartis sur près de 1 100 communes et 33 départements. À cette occasion, il est nécessaire que les citoyens soient sensibilisés au risque nucléaire, à l’ensemble des actions de protection adaptées. C’est pourquoi cette enquête était une nécessité pour diagnostiquer les failles de distribution.

Au total, le HCSP émet 20 recommandations portant sur :

  • la protection de la population par prise d’iode stable selon l’âge de la population ;
  • les traitements à base d’iodure de potassium disponibles ;
  • l’organisation de la distribution des comprimés d’iodure de potassium ;
  • la perception du risque et des comportements.