la pollution atmosphérique alliée des épidémies respiratoires

Une étude américaine révèle un lien entre la pollution à long terme aux particules fines et les taux de mortalité de la pandémie. Après une étude italienne de la société de médecine environnementale(Lombardie, Bologne)qui évoque la possibilité que la pollution de l’air par les particules fines pourrait contribuer à faciliter la propagation du COVID-19, une étude américaine établit pour la première fois un lien entre la pollution de l’air aux particules fines et la létalité du COVID-19.

https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.05.20054502v1

Les scientifiques de l’école de santé publique de l’université de Harvard ont analysé les données de plus de 3.000 comtés américains pour lier de petites augmentations de l’exposition à long terme ( sur des périodes de 15 ans) à la pollution par les particules fines à des taux de mortalité considérablement plus élevés dus au coronavirus.Ils ont constaté qu’une augmentation de seulement un microgramme par mètre cube de PM2,5 a été associée à une augmentation de 15% du taux de mortalité par le coronavirus.

La pollution aux particules fines a provoqué 307 000 décès prématurés dans l’Union européenne en 2019, un chiffre qui reste alarmant mais a pourtant  diminué de plus de 10 % en un an, selon un rapport de l’Agence européenne de l’Environnement (EAA)publié ce lundi 15 novembre. D’après cette étude, plus de la moitié de ces vies pourraient être sauvées si les 27 pays membres respectaient les nouveaux objectifs de qualité de l’air récemment fixés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En 2018, le nombre de morts lié aux particules fines PM 2,5 (particules en suspension dans l’air dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres) était estimé à 346 000.Au début des années 1990, les particules fines, qui pénètrent profondément dans les poumons, provoquaient ainsi près d’un million de décès prématurés dans les 27 pays de l’UE, d’après ces données.

Parmi les principaux pays de l’UE, la pollution aux particules fines a été responsable en 2019 de 53 800 décès prématurés en Allemagne, 49 900 en Italie, 29 800 en France et 23 300 en Espagne, selon l’EAA.

Pour le dioxyde d’azote (NO2), gaz produit principalement par les véhicules et les centrales thermiques, les décès prématurés ont diminué d’un quart entre 2018 et 2019, passant à 40 400.

Pour les particules d’ozone (O3), la tendance en 2019 était aussi à la baisse avec 16 800 morts prématurées, soit un recul de 13 % sur un an.

D’après l’OMS, la pollution de l’air fait sept millions de morts prématurées par an dans le monde, un bilan qui la place à des niveaux proches du tabagisme ou de la mauvaise alimentation.

Peng L., et al., 2020 “The effects of air pollution and meteorological factors on measles
cases in Lanzhou, China” Environmental Science and Pollution Research
https://doi.org/10.1007/s11356-020-07903-4