Une nouvelle analyse met l’accent sur l’impact carbone de notre alimentation

L’alimentation est responsable de nombreuses émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau mondial.Dans cette nouvelle étude « Estimer les émissions de gaz à effet de serre de la consommation alimentaire : méthodes et résultats », I4CE présente différentes méthodes de comptabilisation de la consommation, leurs avantages et leurs limites, ainsi que leurs résultats.

En cherchant à mettre en cohérence plusieurs études internationales parues ces dernières années, les experts d’I4CE (Institute for Climate Economics) estiment que la demande alimentaire mondiale génère de 22 % à 37 % des rejets de gaz à effet de serre, tous secteurs confondus. Une fourchette large, qui s’explique notamment par la difficulté à chiffrer l’effet du changement d’affectation des sols, c’est-à-dire la déforestation entraînée par la production alimentaire.

L’achat en circuit court ou en agriculture biologique se révèle moins significatif en termes de bilan carbone.

L’étude de l’I4CE évalue le poids des différentes étapes de la production alimentaire. « Les deux tiers des émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation de nourriture sont rejetées avant la sortie du produit de la ferme, précise Lucile Rogissart.  La transformation et le transport comptent pour 20 % et la phase finale, du magasin à l’assiette, pour 13 %. »le secteur de l’élevage génère à lui seul 63 % des rejets de l’alimentation alors qu’il ne fournit que 16 % des calories consommées dans le monde.

La lutte contre le gaspillage alimentaire constitue l’autre axe à privilégier. « Diviser le gaspillage par deux permettrait de réduire les émissions d’environ 5 % », insiste l’étude de l’I4CE, qui appelle également à réduire la consommation de produits très transformés, suremballés ou importés par avion et à respecter la saisonnalité. Un fruit poussant en serre chauffée génère « 6 à 9 fois plus d’émissions qu’un même fruit produit en saison », notent les auteurs.

www.i4ce.org/wp-core/wp-content/uploads/2019/03/0301-I4CE2984-PolitiquesAlimentairesEtClimat-Note20p-web.pdf