Une étude Inserm déconseille les boissons light et les édulcorants

Les boissons sucrées – même allégées –  n’ont pas bonne presse. Une équipe française a récemment montré que les sodas dits « light » sont susceptibles de favoriser la survenue d’un diabète de type 2. Ces mêmes chercheurs vont plus loin et affirment que les sucrettes à base d’aspartame, utilisées dans le café et le thé ont le même effet délétère.

Le sucre appartient à cette catégorie d’aliments plaisir. Pourtant, c’est bien connu, consommé en excès, il favorise la survenue de surpoids et de diabète de type 2. Certains donc, pour éviter d’en arriver là, se tournent vers des produits de substitution,  comme les sucrettes. Problème, selon des chercheurs français*, les consommateurs risquent d’obtenir l’inverse du but recherché.

Pour parvenir à cette conclusion, ils se sont appuyés sur la cohorte E3N (pour Etude Epidémiologique auprès de femmes de l’Education Nationale). Laquelle a pour objectif principal d’identifier certains facteurs favorisant la survenue de maladies chroniques chez la femme.

Un risque multiplié par 2 !

Ainsi ont-ils suivi entre 1993 et 2011, plus de 60 000 femmes. Ces dernières ont rempli tous les 2 à 3 ans un questionnaire relatif à leur alimentation. Au cours de 18 ans de suivi, certaines ont développé un diabète de type 2 et d’autres non. « Nous avons remarqué que chez celles qui consommaient fréquemment (plus de 2 fois par jour) des sucrettes, le risque de développer la maladie était augmenté de 70% », commente Guy Fagherazzi, chercheur en épidémiologie, spécialiste du diabète et principal auteur de ce travail. « Et celles qui en ont pris régulièrement pendant plus de 10 ans avaient un risque plus que doublé. » Des résultats qui, selon le chercheur ne sont pas propres à la gent féminine. Ils seraient donc extrapolables aux hommes.

Si la communauté scientifique peine à expliquer cet état de fait, Guy Fagherazzi avance plusieurs pistes. D’après lui, « la consommation chronique d’aspartame génère une appétence pour le sucre –  notamment par l’activation des récepteurs du sucre (T1R2 et T1R3) – et donc augmente le risque de diabète de type 2. »

S’il conseille de limiter la consommation de sucrettes, l’épidémiologiste reconnaît qu’il est impossible de l’interdire. Pour lui donc, l’important est de miser sur une bonne hygiène alimentaire.

*Unité Inserm 1018, Institut Gustave Roussy, Université Paris Sud – Université Paris-Saclay

  • Source : Chronic Consumption of Artificial Sweetener in Packets or Tablets and Type 2 Diabetes Risk: Evidence from the E3N-European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition Study. Interview de Guy Fagherazzi, 30 juin 2017-06-30