Un projet de solidarité alimentaire commence à faire parler de lui : la SSA

Le projet de Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) est en marche avec de premières expérimentations en cours, notamment à Montpellier, avec un essaimage un peu partout, comme à Grenoble depuis cette année. Plus qu’une utopie, la SSA offre un regard neuf sur le modèle alimentaire qui avance avec la volonté de changer les rapports de force entre industrie agroalimentaire et agroécologie au bénéfice de l’environnement et de la santé des utilisateurs.

Sur le même principe que la sécurité sociale à destination de notre santé, ce projet ambitieux voit le jour défendu par Ingénieurs sans frontières et le réseau Civam (Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) : une Sécurité sociale pour changer, cette fois, de modèle d’alimentation et il serait bien temps à l’heure où les liens entre type d’alimentation et santé sont de plus renseignés.

Constatant les dégâts causés par une mauvaise alimentation toujours plus transformée, soit disant pour un accès à tous pas cher, l’agronome Mathieu Dalmais à l’origine de cette idée de SSA rapporte  « Il faut donc changer la politique de l’alimentation. Ce n’est pas le consommateur, dans ses choix, qui va changer la donne. C’est tout un système qu’il faut changer. » Il se fonde sur une première idée forte : « Augmenter la part du PIB dédiée à l’alimentation pour soutenir d’autres modèles, pour une nourriture de qualité. »  et  la deuxième « Pour maximiser ses marges, l’agro-industrie est obligée de surproduire. Une surproduction subventionnée puisque l’État la rachète à 60 % du coût de revient. C’est un prix minimum garanti au gaspillage. »

Il renchérit « L’aide alimentaire au service de l’agro-industrie est à l’opposé du droit à  l’alimentation. Elle isole. Il faut viser une sortie de cette aide avec le droit à l’alimentation. » en rajoutant  : La SSA se traduit par une carte permettant de manger et de produire mieux : « L’objectif est l’accès à une alimentation choisie et de qualité. Que le bio ne soit plus réservé à nourrir les plus conscientisés avec des moyens. ». Un modèle qui permettrait aux paysans français de produire sans s’intoxiquer et de fournir une alimentation de qualité : ne devrait-on pas  penser que ce serait important?

Ce qui conforte notre soutien à un changement de paradigme et surtout en raison de la volonté affichée de non gaspillage des denrées que la nature nous fournit : soyons cohérents.