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L’Ukraine attaquée ; la réminiscence de Tchernobyl est sérieuse

Notre partenaire la Criirad met l’accent sur le conflit russo-ukrainien qui a débuté le 24 février, apportant de  fortes inquiétudes en matière de contamination radioactive et de sûreté nucléaire.

Aucun des 4 réacteurs de l’ancienne centrale de Tchernobyl n’est plus en fonctionnement (le dernier a été arrêté en 2000) mais la zone comporte de nombreuses installations à risque (entreposages de combustibles irradiés, sarcophage du réacteur n°4, désormais recouvert d’une arche qui n’est certes pas conçue pour résister à des obus), installation de traitement de déchets radioactifs et multiples entreposages de déchets radioactifs pour la plupart non sécurisés (un grand nombre étant enfouis en vrac dans des fosses simplement recouvertes d’une couche de terre). L’un des termes sources les plus préoccupants est l’entreposage en piscine des assemblages de combustibles irradiés déchargés des réacteurs n°1, 2 et 3. Tout doit être fait pour maintenir en fonctionnement leurs dispositifs de sûreté, ce qui implique que les équipes soient toujours en situation d’assurer les interventions.

La centrale accidentée a généré de grandes quantités de déchets radioactifs (près de deux millions de mètres cubes de végétaux, sols, matériaux de construction, équipements divers, etc.) qui ont été disposés dans la zone d’exclusion autour du réacteur accidenté. Ces déchets ont été gérés en fonction de leur niveau d’activité. Les déchets de moyenne et haute activité (10​4 Bq/g à plus de 10​6​​​ Bq/g) ont été majoritairement entreposés dans des casemates en béton ou stockés dans des tranchées à fond étanche recouvertes d’une couverture argileuse.

L’inquiétude concerne également la sécurité des 15 réacteurs des 4 centrales nucléaires de Khmelnitski, Konstantinovka, Rovno et Zaporijjia. Évidemment, il est raisonnable de penser qu’elles ne constituent pas des objectifs militaires mais des situations de conflits sont toujours des situations à haut risque. De source officielle, 12 des 15 réacteurs nucléaires étaient en fonctionnement ce matin (étaient déconnectés du réseau électrique le réacteur n°5 de la centrale nucléaire de Zaporizhzhya, le réacteur n°1 de Rivno et le réacteur n°2 de Khmelnitsky).

Le laboratoire de la CRIIRAD s’efforce actuellement de vérifier et recouper les informations. Elle  a renforcé son dispositif de surveillance en conséquence et se tient prêt à communiquer à ce sujet si des contaminations ou risques de contaminations le justifiaient, grâce aux  balises qu’elle gère, permettant de suivre l’évolution de la pollution potentielle et ce, d’autant que les échanges avec les autres laboratoires restent permanentes.

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