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1er Août : le jour du dépassement de la planète pour 2018

L’humanité vit « à crédit » par rapport aux ressources de la Terre de plus en plus tôt chaque année : cette date  du dépassement mondial est passée du 29 décembre, en 1970, au 1er août en 2018, selon les calculs du Global Footprint Network.

Pour les ONG environnementales, le chiffre de la dette écologique a d’abord une vertu pédagogique. « Cette étude utilise des données qui sont généralement analysées séparément (émissions de gaz à effet de serre et impacts de nos comportements sur la biodiversité), nous explique ainsi Matthieu Jousset, de la fondation GoodPlanet.

L’empreinte écologique de la population, c’est-à-dire les ressources naturelles dont l’humanité a besoin pour se nourrir, se loger, de déplacer et compenser les déchets qu’elle génère, y compris les gaz à effet de serre. Cette notion est ensuite ramenée à une surface : un champ pour produire des céréales, un pâturage pour le bétail, une forêt pour le bois, un océan pour les poissons… mais aussi la surface nécessaire pour absorber le CO2 produit par les activités humaines. Elle dépend du nombre d’habitants et de leur mode de vie.

Ainsi ces données autorisent surtout à des comparaisons géographiques intéressantes, qui rappellent que, au-delà du nombre d’habitants sur terre, l’épuisement des ressources est surtout lié à leur mode de vie : un habitant du Qatar aura consommé l’équivalent d’une année de ressources dès le 9 février et un Français le 5 mai. Un Marocain sera presque à l’équilibre, alors qu’un Zimbabwéen ne consommera en un an que 0,65 de ses ressources planétaires. La  biocapacité de la Terre  ést estimée à 12,2 milliards d’hectares globaux, alors que les humains utilisent l’équivalent de 20 milliards d’hectares par an, soit 1,7 fois plus: à ce rythme de consommation, il faudrait donc 1,7 planète pour  subvenir aux besoins des hommes.

Alerte du WWF sur la disparition d’espèces animales

58% des vertébrés effacés de la surface du globe depuis 1970

Les populations de vertébrés –poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles ont chuté de 58% entre 1970 et 2012. Autrement dit, il y a deux fois moins d’animaux sur Terre aujourd’hui qu’il y a 40 ans, mais aussi deux fois plus d’hommes.

Ainsi peut-on résumer le constat du World Wildlife Fund (WWF) dans sa dernière livraison de son rapport “Planète vivante”. Pour arriver à ce taux de déclin, le WWF a compilé les études scientifiques portant sur l’état de santé de 3706 espèces et l’abondance de 14152 populations. Ces données ont été agrégées par les scientifiques de la société zoologique de Londres. « Ce qui est inquiétant, c’est que cette érosion de la diversité s’accélère et désormais nous sommes sur une pente de 3% annuel de déclin », s’alarme Pascal Canfin, directeur du WWF France.

Les scientifiques observent un déclin global de 38% des animaux terrestres, de 36% des espèces marines et surtout de 81% des amphibiens, touchés de plein fouet par la diminution importante des zones humides partout dans le monde.

Les menaces sont bien identifiées : pertes et dégradations des habitats, surexploitation des espèces (chasse, braconnage, surpêche), pollutions, influence des espèces invasives et des maladies, et changement climatique, dont les effets commencent seulement à se faire sentir et devraient s’aggraver dans les années à venir. A ce rythme en effet, le recul devrait être de 67% en 2020, soit 2/3 d’animaux en moins en un demi-siècle.

Le “overshoot day”( jour du dépassement) date à partir de laquelle l’Humanité a consommé la totalité de ce que la planète peut produire en un an, est de plus en plus précoce. Cette année, il a été “fêté” le 8 août. « En s’attaquant au capital naturel de la planète, l’Humanité se met elle-même en danger » martèle le WWF. Et de fait, les “services” rendus par la nature diminuent : approvisionnement en eau potable, régulation et protection des sols, rendements des récoltes, pollinisation, etc…

Le rapport donne sur cette question une lueur d’espoir. L’empreinte écologique des pays les plus riches a commencé à baisser. «Les efforts de diminution des déchets, de recyclage, d’économies d’énergie, d’utilisation des énergies renouvelables commencent à se percevoir », se félicite Pascal Canfin.