Série noire au Japon avec séisme, tsunami et catastrophes industrielles

Vous pouvez trouver des renseignements plus précis sur le site de la CRIIRAD (dont nous sommes adhérents) qui analyse la situation radiologique en continu : CRIIRAD          

Série noire au Japon 18 Mars 2011

Alors que nous vivons depuis le 11 Mars un enchainement extrêmement grave au Japon : à partir d’un séisme, suivi d’un tsunami, engendrant catastrophes technologique, industrielle, et nucléaire, entraînant fatalement des difficultés tant humaines, sociales et qu’économiques, la distance qui nous en sépare nous demande d’agir en observateur , mais surtout en citoyen du monde à l’écoute de ce que les médias veulent bien nous en dire.

Cependant pour l’instant il est très difficile de faire un bilan réaliste de la situation, tant elle est exceptionnelle, tant un sinistre de cette ampleur n’avait même jamais été envisagé.

Les médias locales ont à plusieurs reprises signalé que des rejets radioactifs avaient été émis: Iode 131, Krypton, Césium 137, Strontium, tritium, gaz rares, etc.. mais leur importance en est jusqu’alors inconnue. Par ailleurs la grosse inquiétude provenait tout autant des multiples incendies, que des défauts d’approvisionnement en eau des circuits de refroidissement et tout particulièrement des piscines qui contiennent les barres d’Uranium « usagé » (2000 tonnes dans le réacteur n°2). Nous entrevoyons à cette occasion encore  la complexité à gérer les déchets fortement radioactifs et ce pour des durées très longues.

Dans cette tragédie japonaise, dans la gestion de cette crise majeure  on pourra noter le manque de lisibilité des autorités, des messages et le manque d’informations scientifiques, pourtant bien accepté semble-t-il des populations autochtones.

Alors que faire en France?

Notre pays 3ème puissance nucléaire avec ses 58 réacteurs, n’est pour l’instant pas concerné compte tenu de la distance qui nous sépare du Japon, cependant nous devons rester vigilants.

Les populations vivant dans un périmètre de 5 km autour des installations nucléaires ont été depuis plusieurs années fournis en pastilles d’iode ( Iodure de Potassium) en prévision d’une incident toujours prévisible. En dehors de ceux là ces médicaments sont sous contrôle des services de la Pharmacie des Armées.

Pourquoi l’iode ?

Lors d’une exposition à l’iode 131 radioactif (passage d’un nuage en contenant) la glande thyroïde a tendance à le capter dans l’air, aussi faut-il  saturer cette glande par une prise d’iode stable contenu par exemple dans les pastilles d’iode.

Les personnes les plus exposées sont les enfants, les femmes enceintes et les jeunes adultes. L’ingestion des ces pastilles doit avoir lieu dans les 2 heures précédent l’exposition jusqu’à 6 heures après. Tant que l’exposition persiste la prise la prise doit être renouvelée toutes les 48 h.

En France pour l’instant, notre éloignement géographique ne justifie pas de mesures particulières et en particulier pas de prise d’iode,( qui peut d’ailleurs occasionné des risques suivant les personnes), cependant cela ne signifie pas de ne pas  rester vigilants tant la situation est complexe et les scénarii inconnus.

Annonce de l’arrivée au dessus de la France de la masse d’air contaminée en provenance de la centrale de Fukushima : Article du 23 Mars 2011

D’abord dénommé “panache radioactif, au fil et à mesure de son parcours il a changé de nom, après, il est vrai, au fil des 10 000 kms perdu de son importance, de par sa dilution dans l’atmosphère. Cependant on peut noter surtout qu’il est toujours aussi peu explicite de savoir quelle en était la nature exacte, sa composition, la quantité des radioéléments émis.

Même les autorités en charge de cette connaissance, sur le terrain, ou au niveau international ne semblent pas être en mesure de se prononcer. Depuis le début de cette catastrophe, où d’ailleurs la situation reste précaire et instabilisée, des voix s’élèvent pour dénoncer le manque d’informations disponibles.

Cependant onze jours après l’accident il est clairement démontré que l’eau de mer comme l’eau potable a des taux d’iode radioactif importants, que les légumes à feuilles pour certains sont interdits à la commercialisation et que des doutes de plus en plus évidents persistent sur  les poissons et surtout ceux d’élevage pour ceux qui subsistent. Devant une situation aussi fragilisée il est évident que les produits alimentaires doivent être vivement surveillés, d’ailleurs l’Italie a suspendu les importations en provenance du Japon, quant à la France le Secrétaire d’Etat à la consommation a demandé un renforcement de la surveillance en Douanes.

Quels risques pour la santé des Français?

Devant un nombre aussi important de méconnaissances des quantités, des éléments il est impossible de se prononcer. Néanmoins notre éloignement du Japon nous protège, mais néanmoins nous sensibilise à cette sous-information qui quelque soit le lieu fait planer au dessus des populations des risques plus ou moins importants.

Ce qui reste évidant c’est que désormais le risque «  Tchernobyl » soit reconnu, qu’il soit l’élément de référence alors que 25 ans plus tôt il était «  illusoire » en France. On voit d’ailleurs quotidiennement dans les médias depuis cet accident les autorités françaises ( ASN, IRSN) nous convaincre qu’aucun danger ne nous guette, mais ils ont des difficultés évidentes à convaincre tant les mêmes personnes dans des structures analogues ont en 1986 détourné les informations, pour rassurer les Français.

Reste alors les effets des faibles doses, qui suivant les personnes, leur âge(les enfants sont les plus sensibles), leur exposition peut donner des cancers dus à la radioactivité, mais ceux-ci se déclarent longtemps après l’exposition ce qui permet de ne pas pouvoir faire le lien avec certitude.