Recyclage des plastiques : un contrôle sévère reste indispensable

Depuis longtemps les plastiques sont signalés comme potentiellement toxiques. Tout d’abord  si la molécule de base est relativement connue, les nombreux adjuvants ne le sont souvent pas, alors que penser des  productions faites à partir  de mélanges de plastiques dans des objectifs  d’économie circulaire??

L’origine même des plastiques recyclés devrait aussi être particulièrement suivi, et l’actualité nous le démontre: en effet plusieurs ONG européennes, HEAL, Arnika(République Tchèque), IPEN et BUND (Allemagne), BUND,  ont testé des produits plastiques d’utilité courante obtenus dans ce cadre de recyclage et  achetés dans 7 pays. Et c’est ainsi que des molécules toxiques ont été retrouvées dans des jouets, dans des accessoires pour cheveux entre autres: des molécules de dioxines, de retardateurs de flamme, PBDD,  avec des concentrations énormes de POP ou de produits  CMR.

L’étude [1] réalisée par IPEN, HEAL et Arnika, analyse 109 jouets, accessoires pour cheveux et ustensiles de cuisine récoltés dans toute l’Europe. Les retardateurs de flamme toxiques recherchés (PBDEs et HBCDs) comptent parmi les 28 produits chimiques les plus dangereux présents sur la planète à cause de leur persistance dans l’environnement. On les retrouve notamment dans les boîtiers et l’isolation métallique d’appareils électroniques ou dans les mousses de polystyrène et les plastiques pour l’électronique et les voitures.

Les résultats montrent qu’entre 70 à 98% des produits testés sont contaminés par ces molécules toxiques. Plus précisément : 107 articles (98 %) contiennent des fortes concentrations de polybromodiphényléthers (PBDEs) et 80 échantillons (73 %) contiennent des hexabromocyclododecane (HBCD). En ce qui concerne les produits achetés en Belgique (3 accessoires pour cheveux et un jouet), les 4 échantillons contenaient de l’OctaBDE, à des concentrations comprises entre 3 et 17 ppm, et du DécaBDE, à des concentrations comprises entre 26 et 660 ppm.

Alors que la Commission européenne travaille actuellement sur l’interface entre les législations sur les substances chimiques, les produits de consommation et les déchets, les auteurs rappellent que la mise en place d’une économie circulaire ne doit pas se faire au détriment de la santé: Le minimum serait d’exiger une économie circulaire non toxique.

Nous relayons à l’UE les demandes de ces  ONG sur plusieurs mesures  :

  • Réduire la limite autorisée de DecaBDE dans les plastiques recyclés à 10 ppm (contre 1000 ppm)
  • Une limite plus stricte pour les déchets « POPs » dit « Low POPs content level » allant jusqu’à 50 ppm pour tous les PBDE réglementés
  • Retrait des exonérations de recyclage autorisées pour le Penta et l’OctaBDE – qui sont listés par la Convention de Stockholm
  • Ajouter les PBDD/Fs à la convention de Stockholm
  • Améliorer la définition des déchets électroniques dans le cade de la convention de Bâle
  • A new study, “Toxic Soup: Dioxins in Plastic Toys”, has been released today by Arnika, BUND, HEAL and IPEN. This report shows alarming levels of very toxic brominated dioxins in eight toys and one hair clip made of recycled plastic stemming from electronic waste.
  • En savoir plus :
    Le communiqué (en anglais) : https://ipen.org/news/press-release…
    Le résumé de l’étude (en anglais) : https://ipen.org/documents/executiv…
    L’étude (en anglais) : https://ipen.org/documents/toxic-so…