Nouvelle mesure d’alerte aux particules fines

Le seuil d’alerte pour les pollutions aux particules fines a été atteint ou dépassé dans plusieurs grandes villes de  notre région comme d’autres en France, depuis le 31 décembre . La situation devrait toutefois s’améliorer en fin de semaine, selon les associations de surveillance de la qualité de l’air.

Cette situation n’est pas exceptionnelle. La France dépasse chaque année les normes européennes en matière de pollution atmosphérique, au point d’être poursuivie devant la Cour de justice de l’Union européenne.

 Ces particules fines sont présentes naturellement dans l’environnement du fait de l’érosion provoquée par le vent, de tempêtes ou d’éruptions volcaniques. Mais les activités humaines ont considérablement augmenté leur concentration atmosphérique.

Les particules fines étant en suspension dans l’air, il y a un risque constant de les inhaler. Deux catégories de particules sont particulièrement encadrées par les normes de qualité de l’air : les PM10 (« particulate matter » en anglais), de diamètre inférieur à 10 micromètres (ou 10 µm, soit 10 millièmes de millimètre) et les PM2,5, qui mesurent 2,5 microns et peuvent donc facilement pénétrer dans l’organisme.

Selon le rapport d’avril 2014 du Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa), les principaux secteurs responsables sont la transformation d’énergie par l’industrie (31 %) ; la combustion de bois dans des foyers non performants pour chauffer les habitations (30 %) ; l’agriculture avec l’utilisation d’engrais (20 %) ; et les transports, du fait notamment de la combustion de diesel (15 %)

 « On est passé d’une pollution aiguë, avec de fortes concentrations, il y a trente ans, à une pollution plus faible mais chronique, donc tout aussi grave, aujourd’hui », déplore Patrice Halimi, chirurgien-pédiatre et secrétaire général de l’Association santé environnement France. « Elles sont nocives pour l’organisme, car elles progressent jusqu’au bout des voies respiratoires, atteignent les alvéoles et entraînent des maladies pulmonaires, explique Patrice Halimi. Elles pénètrent ensuite dans la circulation sanguine et provoquent aussi des problèmes cardiovasculaires en bouchant les petits vaisseaux. » La liste des maux est longue : bronchite chronique, asthme, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde ou encore problèmes placentaires.

En novembre dernier, une étude menée pendant un an révélait les risques liés à la pollution à Paris, la comparant au tabagisme passif.

Le 9 décembre une étude conduite par le Dr Rob Beelen (université d’Utrecht, aux Pays-Bas), publiée dans la revue médicale The Lancet, a conclu qu’une exposition prolongée aux particules fines a un effet néfaste sur la santé, même lorsque les concentrations restent dans la norme de l’Union européenne (de 25 microgrammes par mètre cube d’air). Selon ces travaux, chaque hausse de 5 microgrammes par mètre cube de la concentration en PM2,5 sur l’année augmente le risque de mourir d’une cause naturelle de 7 %.

PS:pour suivre l’activité de cette pollution vous pouvez vous connecter sur www.air-rhonealpes.fr