Naoto Kan reçu à Valence et Grenoble

Une délégation japonaise emmenée par l’ancien premier Ministre Naoto Kan est venue nous rapporter  comment  a été  vécue la catastrophe de Fukushima, il y a 8 ans. Son récit  nous a montré la difficulté d’un responsable politique confronté à une catastrophe nucléaire.

Il s’est rendu à la Criirad à Valence et  a été reçu à l’Hôtel de ville de Grenoble, avant de repartir pour Paris. Il était accompagné du réalisateur du film :”le couvercle du soleil”, film qui sortira en salles en France  le 6 Mars qui rapporte les faits tels qu’ils se sont déroulés dans les premières semaines suivant le 11 Mars 2011.

Naoto kan 1er Ministre japonais, à l’époque , a été confronté à la dureté d’une gestion catastrophique, avec des incohérences des services dédiés, cachant la vérité , d’une société privée TEPCO ( gestionnaire de cette centrale) avec une communication inadaptée, et ce malgré les reportages télévisés montrant en direct quasiment la centrale en pleine effervescence nucléaire suite au séisme et au tsunami mettant en péril les installations situées en bordure de l’océan d’où provenait le séisme.

Tout au long du déploiement de la catastrophe, le 1er ministre s’appuyait sur les conseils de Gorbatchev (rapporté dans sa bibliographie )lors de la catastrophe de Tchernobyl ,obligé de sacrifier des soldats pour limiter les dégâts d’une centrale nucléaire face à une accident majeur, avec la nécessité de poursuivre sans relâche le refroidissement. Il s’exprimait avec réalisme face à cette industrie où règne l’opacité, la toute puissance de ses experts, la réalité des difficultés techniques insoupçonnables vues de l’extérieur. Il est allé jusqu’à parler de la remise en question d’une possible sûreté du nucléaire tant les aléas peuvent être nombreux, et donc des risques trop importants qu’occasionne le nucléaire, face aux avantages énergétiques qu’il procure.

Naoto Kan a insisté sur le fait que cette catastrophe a permis l’arrêt des 54 réacteurs japonais, et à ce jour, seuls 9 ont été remis en route (ce qui ne représente plus que 5 % de l’énergie électrique au lieu des 30 % d’alors) . Il a souligné les fortes économies d’énergie qui s ‘en sont suivies, avec des reprises de centrales thermiques certes, mais un recours très important aux énergies renouvelables qui se poursuit montrant la route à poursuivre.