L’inaction climatique est un risque à part entière

Les connaissances sur le changement climatique sont depuis longtemps connues et transmises par les scientifiques au niveau mondial mais les modalités de mise en exercice ont été masquées par de nombreux  décideurs.

En 1979, nous savions déjà presque tout du changement climatique. Dix ans plus tard, en 1989, les principales puissances mondiales étaient à deux doigts de signer le premier traité international juridiquement contraignant pour imposer une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais au tout dernier moment, les Etats-Unis firent capoter l’accord.A ce moment critique les scientifiques avaient atteint un consensus dès 1979 avec le rapport Charney et pourtant rien ne s’est passé. Depuis cette décennie de cris d’alarme, d’avancées mais aussi d’atermoiements et de renoncements on  a débouché sur une occasion historique manquée. Et comment, depuis, nous restons incapables d’agir à la hauteur d’un péril qui menace notre survie.

Le 1er août 2018, le New York Times consacrait le numéro entier de son influent magazine dominical et une large place en ligne au récit d’un tragique échec, celui de l’inaction climatique. Alors que les grandes lignes de la science du climat avaient été établies, la décennie 1979-1989, nous dit Nathaniel Rich, l’auteur de cet article très documenté, auteur du livre phare: (Perdre la Terre, une histoire de notre temps, de Nathaniel Rich, Seuil, ce qui aurait abouti non pas à en tirer les conséquences, mais à les ignorer.

L’espoir réside dans cette mobilisation mondiale  de la jeunesse et des marches pour le climat, avec le contexte de l’émergence d’un mouvement civique pour le climat réclamant à juste titre des comptes aux gouvernements comme aux entreprises. Le constat est encore que la science seule n’est jamais suffisante pour enclencher l’action, en particulier lorsque l’action en question doit être globale pour être efficace. On peut d’ailleurs voir que  tout le monde veut le progrès mais que personne ne souhaite le changement, qui désormais est indispensable. Eloi Laurent économiste ajoute:« Après la science du climat, il faut maintenant apprendre à maîtriser la science de l’humain »