Les feux d’artifice entre traditions et environnement

Comme chaque année, la célébration de notre fête nationale sera l’occasion de faire la fête partout dans le pays. Et comme c’est la tradition, le ciel français s’illuminera de feux d’artifice tous plus éblouissants les uns que les autres. A la fois magiques et spectaculaires, des milliers de feux d’artifice ont lieu partout dans le monde chaque année. Mais les feux d’artifice sont-ils si anodins en termes environnementaux ?

 Depuis plusieurs années les associations de qualité de l’air (AASQA)ont examiné la réalité de ces moments festifs qu s’invitent dans les moins grandes communes comme dans les grands sites urbains jusqu’à envisager d’autres modes de spectacles.

Les couleurs des feux d’artifice sont créées à partir d’une poudre noire composée à 15% de charbon( servant de combustible), 10% de soufre, et à 75% de nitrate de potassium ( salpêtre ). D’autres composants chimiques sont ajoutés à cette poudre pour créer des couleurs : du chlorure de baryum pour le vert, du potassium pour le violet, du sodium pour le jaune, ou encore de l’aluminium pour les étincelles.Lorsque les feux d’artifice explosent, ils libèrent dans la troposphère (basse couches de l’atmosphère) dans l’air des gaz et des fumées qui contiennent des résidus de ces composants : des nitrates, sulfates ou du perchlorates par exemple, mais aussi des métaux et d’autres composés classés toxiques et/ou polluants ayant un impact sanitaire. Ces polluants peuvent être inhalés par le public et par les animaux et se retrouver dans l’environnement, notamment les cours d’eau ou dans les pièces d’eau.

Toutes les études démontrent que les feux d’artifice émettent des polluants, comme les PM10 notamment, sans omettre les particules plus fines (comme les PM2, 5), pouvant contribuer ponctuellement à des niveaux importants de pollution pendant les heures ou les jours suivants en fonction des conditions météorologiques. Lors de l’explosion pyrotechnique les très hautes températures dégagées permettent l’incandescence des particules d’oxydes métalliques qui donneront les couleurs ainsi que la détonation provoquée par la dilatation rapide de l’air. La combustion de la poudre noire entraîne elle un important dégagement de CO2. Un feu d’artifice de 30 minutes comme celui du 14 juillet avec 3 tonnes de poudre (1 kg de poudre noire utilisée pour un feu d’artifice projette dans l’atmosphère 480 grammes de CO2) projette ainsi dans l’atmosphère 1,5 tonne de CO2, l’équivalent d’un trajet de 12.500 km en voiture essence.

Dans les 2 heures suivant les spectacles, la concentration des particules fines peut s’élever jusqu’à 4 à 5 fois plus qu’habituellement. Les taux dépassent donc largement  les taux enregistrés lors des pics de pollution liés à la circulation automobile. La toxicité des émissions pyrotechniques dépend de la quantité de poudre utilisée, de la nature des polluants (oxydants, métaux), de la méthode et hauteur de lancement et enfin de la météo. Donc, un faisceau d’éléments impactant le niveau de concentration des particules dans l’air. qu’il est nécessaire de prendre en compte malgré l’effet magique de ces festivités. Pour toutes ces raisons, plusieurs communes et entreprises de pyrotechnie ont décidé d’innover vers des feux d’artifices plus vertueux.

C’est le cas de la  Ville de Lyon qui promet un spectacle écoresponsable : « les bombes utilisées sont principalement en papier et carton recyclé, 100% biodégradables. Elles sont étudiées pour ne pas générer de déchets ». Les retombées seront également diminuées et les substances chimiques, comme les métaux, sont remplacées contre des matériaux plus respectueux de la nature.