Le plan Ecophyto II revient en piste

L’Office français de la biodiversité (OFB) et les ministères en charge de l’agriculture et de l’écologie lancent un nouvel appel à projets national dans le cadre du plan Ecophyto 2. Il  viserait  à une réduction de 25 % de l’usage des produits phytopharmaceutiques en 2020 puis de 50 % en 2025. Le plan prévoit aussi d’accompagner 30 000 exploitations dans leur transition vers l’agro-écologie.

A France Stratégie, Alice Gremillet et Julien Fosse ont  identifié vingt-trois cahiers des charges ou référentiels se revendiquant des grands principes de l’agroécologie, publics et privés, certains bénéficiant de soutiens financiers publics, d’autres non. Les auteurs ont calculé, pour chacun, « un score d’exigence environnementale », c’est-à-dire un indicateur tenant compte de la réduction d’utilisation d’engrais et de pesticides, et de l’importance des pratiques favorables à la préservation de la biodiversité, des sols et des ressources en eau. Ils préconisent la  nécessité de renforcer la reconnaissance par le consommateur de cette qualité de production pour permettre un consentement à payer rémunérant justement l’agriculteur ; c’est le cas des référentiels HVE (certification Haute Valeur environnementale ) .

Fin 2018, 7,5 % de la surface agricole utile française et environ 41 600 exploitations agricoles nationales (soit 9,5 % du total) étaient cultivées en bio. La permaculture et trois référentiels privés (Demeter, Nature et Progrès et Bio Cohérence) ajoutent des contraintes supplémentaires aux exigences de l’AB. La (HVE) tombe aussi dans cette première famille et concerne 5 399 exploitations au 1er janvier 2020. Or il est désormais acquis que les exploitations agroécologiques, l’AB en particulier, sont en général plus rentables que les exploitations conventionnelles, alors que leurs exigences environnementales sont élevées. En effet  les exploitations bio réalisent des économies sur les charges en intrants (engrais, produits phytosanitaires) et que les prix des produits bio peuvent être  plus élevés par leur qualité. À quoi s’ajoutent des prix moins volatils et une plus grande diversité de productions, assurant dans leur ensemble des rendements plus stables sur le temps long, tout en préservant les sols.