Le lac d’Annecy à la côte d’alerte ; un témoin de plus du réchauffement climatique

Alors qu’en Corée du Sud a lieu un colloque international de L’IPCC (GIEC) sur le défi climatique, pendant lequel le rapport spécial du Giec va être remis aux gouvernants, dans notre région, de multiples signaux d’alerte sont déjà là.

Par exemple le niveau extrêmement bas du lac d’Annecy qui connaissait pourtant en Janvier une côte maxima après des épisodes de pluie importants.

La cote de 80 centimètres qui sert de référence à la stabilité des eaux depuis la fin du 19e siècle, sous un pont de la rivière Thiou, déversoir naturel du lac qui traverse la ville, a grimpé cet hiver à 115 cm, premier stade de vigilance pour les crues ; elle est aujourd’hui retombée autour de 20, soit plus bas que lors de la canicule de 2003. Pour assurer un niveau stable, le débit du déversoir est régulé manuellement, “d’une part pour éviter les inondations et d’autre part pour éviter le phénomène que nous avons aujourd’hui“, explique Pierre Bruyère, président du Syndicat mixte du lac d’Annecy (Sila).

Mais à l’heure du réchauffement climatique, “il est temps de réfléchir à une autre manière de fonctionner“, admet-il. “Cette année, nous avons eu deux phénomènes. Le lac a débordé cet hiver, les services de la ville ont donc ouvert les vannes en grand. Fin juin, la situation s’est brutalement inversée, jusqu’à la sécheresse. N’ont-ils pas vidé trop vite le lac ?“, interroge Thomas Terrier, président de l’Association des propriétaires riverains (April), pour qui la situation va “sensibiliser à la ressource en eau“. En attendant, le niveau de l’eau découvre les berges et le fond des bateaux, et rend accessible à pied une grande zone au large du Pâquier, la promenade qui longe le lac au centre-ville, mettant en difficultés le tourisme aquatique.

L’été 2018 s’est montré caniculaire, avec une sécheresse exceptionnelle provoquant une évaporation abondante. Ceci  risque de devenir la norme selon les prédictions du GIEC. Tous les publics : citoyens, agriculteurs, professionnels du tourisme, ne peuvent plus ne pas transformer leurs réflexions, leurs  habitudes sans quoi la nature reprenant ses droits verra des modifications préjudiciables à tous les humains, comme à tous les êtres vivants.