Le dernier rapport de l’AEE pointe la nécessité de changer de mode de développement

Le nouveau rapport (SOER 2015) de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) met l’accent sur la dégradation  des écosystèmes, mais aussi de  la santé humaine et la société qui font les frais des dégâts engendrés à l’environnement.

Ce rapport, dont l’intérêt est aussi d’établir des projections à moyen terme, annonce qu’au-delà des deux prochaines décennies, la situation devrait continuer à se dégrader pour la biodiversité, les sols, les écosystèmes ou les risques sanitaires.

inondation

Il s’agit donc de changer massivement, totalement et rapidement de modèle: «Il ne fait aucun doute que les systèmes de production et de consommation non durables doivent être complètement repensés». La solution proposée par l’AEE s’appelle l’économie verte. Le rapport  montre que notre arsenal environnemental est inadapté, que les législations sectorielles ne sont pas acceptables alors que  la protection des milieux impose une approche multisectorielle, voire systémique, qui seule peut transformer notre système économique en un système durable..

Pour témoins :  les combustibles fossiles fourniront longtemps encore les trois quarts de notre énergie.
Faute de législation ad hoc, les perturbateurs endocriniens continueront de polluer l’air, les eaux et les corps.
Jamais respectée, la législation sur la qualité de l’air est impuissante à prévenir la mort prématurée de 430.000 Européens chaque année.
Malgré le recul de la pollution des eaux, «il n’est pas envisagé que les masses d’eau douce en Europe atteignent un bon état écologique pour 2015». Au-delà des écosystèmes, c’est aussi la santé humaine et la société qui font les frais des dégâts engendrés à l’environnement.

Dans le même ordre, on peine à faire respecter le droit communautaire de l’environnement. Cela n’est pas cher non plus: «Les coûts associés au non-respect de la mise en œuvre des politiques de l’environnement […] sont élevés, et estimés globalement à 50 milliards d’euros par an».

Pour les experts de Copenhague, la vision de l’économie verte va «au-delà de la gestion des déchets et des matières premières pour intégrer celle de l’utilisation de l’eau, de l’énergie, des terres et de la biodiversité, conformément aux objectifs visant la résilience des écosystèmes et le bien-être humain». Il s’agit par conséquent d’appliquer à notre système économique 4 principes fondamentaux: atténuer (la dégradation de l’environnement), adapter (anticiper les dégradations inévitables et minimiser les préjudices), éviter (politiques fondées sur le principe de précaution) et rétablir (réhabilitation de l’environnement).

L’AEE exhorte aussi à « une refonte complète des systèmes de production et de consommation qui sont à l’origine des pressions exercées sur l’environnement et le climat ». Ce qui nécessite, ajoute-t-elle, « de profonds changements dans les institutions, les pratiques, les technologies, les politiques et les modes de vie et de pensée prédominants ».