Le corps médical propose une mobilisation à propos du cadmium

Les médecins libéraux  tirent la sonnette d’alarme sur ce qu’ils considèrent comme une « bombe sanitaire » : le cadmium. Moins médiatisé que le plomb, le mercure ou l’arsenic, le cadmium est un métal lourd classé cancérogène certain pour l’homme. Trés présent dans les engrais phosphatés utilisés en agriculture, il s’accumule dans les sols et contamine les aliments parmi les plus consommés : les céréales , le pain, les pâtes ou les pommes de terre.

« Il y a une urgence sanitaire, il est de notre devoir d’interpeller la puissance publique afin de protéger les citoyens. L’Etat ne peut plus ignorer ce fléau de santé publique ! » affirment-ils .  Ils réactualisent ainsi  la problématique identifiée par les organismes sanitaires officiels depuis plusieurs années, depuis 2019 l’ANSES avait  revu les doses maximales acceptables à ce sujet . En 2021, Santé publique France révélait à travers l’étude Estéban une hausse de la contamination des Français, et surtout des niveaux d’imprégnation supérieurs à ceux constatés ailleurs en Europe. La  première voie d’exposition reste l’alimentation : 14 % des enfants dépassent la dose journalière tolérable , selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

En effet la liste des troubles potentiels sur la santé est longue : maladies rénales, atteintes osseuses de type ostéoporose, troubles de la reproduction, risque accru de cancer de la prostate et du sein, suspicion concernant le cancer du pancréas…

Pour réduire l’exposition des Français, les principaux leviers ne sont pas du ressort des individus, mais surtout des pratiques agricoles.

Si le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a annoncé un prochain assouplissement des remboursements de dépistages du cadmium,  la vraie question est celle de la prévention.