Le colloque international sur la biodiversité à Marseille du 3 au 11 septembre

Le Congrès mondial de la nature (UICN) s’est ouvert à Marseille avec de fortes attentes,  seront elles tenues ?

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est le baromètre de l’état de la biodiversité dans le monde. Il  permet de voter la nouvelle gouvernance pour quatre ans  et définit les grands enjeux stratégiques de la biodiversité mondiale et les fait appliquer de façon concrète via les salariés de l’UICN mais aussi en accompagnant les membres dans leur mise en œuvre.

Lors de l’inauguration le Président a lancé  des paroles prometteuses « La planète aura les yeux tournés vers la cité phocéenne lors de cette semaine décisive. Notre objectif commun est d’inscrire la nature au sommet des priorités internationales – car nos destins sont intrinsèquement liés, planète, climat, nature et communautés humaines ». Il est de notoriété que les indicateurs de la biodiversité mondiale sont au rouge . Les experts internationaux réunis au sein de l’IPBES ont montré qu’un million d’espèces étaient menacées d’extinction et que le déclin de la biodiversité était général sur la planète. Aucun des objectifs fixés par la communauté internationale dans le cadre de la convention sur la diversité biologique (CDB) en 2010 n’a été atteint. Le principal enjeu du congrès de Marseille est de préparer la nouvelle stratégie mondiale qui doit être adoptée lors de la quinzième conférence des États parties (COP 15) à cette convention, qui d’ailleurs est encore reportée  en avril 2022 à Kunming en Chine.

2  messages ont été  portés par le chef de l’État : celui d’une relance verte et celui de la nécessité de connecter les enjeux de la biodiversité et du climat. Le congrès marseillais doit aussi permettre de faire le point sur les coalitions lancées en janvier dernier par le président de la République lors du One Planet Summit, quatrième édition d’un sommet lancé en 2017 pour, à l’origine, pour réorienter la finance vers les projets respectueux du climat. Espérons que ces annonces seront confirmées tant l’urgence sur la biodiversité que celle sur les changements climatiques a sonné.

Nicolas Hulot lui aussi présent,  a bien l’intention de rappeler au président français dont il a été ministre,  ses urgences et la nécessité de faire que la France soit réellement actrice du changement.

Il a été suivi par l’une des ONG présente Youth for Climate: « À l’heure même où les canicules se multiplient, et où l’Europe est dévastée par d’extrêmes inondations causées par l’artificialisation des sols et le dérèglement climatique, la destruction de cet espace vert, qui réduit les inondations et crée des puits de fraîcheur, est complètement déconnecté de l’urgence écologique et sociale actuelle », s’indigne sa représentante française.

Il y a un vrai enjeu pour ce congrès qui se situe alors que la crise sanitaire n’est pas jugulée, sur la santé-environnement. Pas à cause de la crise de la Covid mais parce que les gens qui travaillent sur ces questions de zoonoses sont persuadés de leur urgence et de leur ampleur. Cinq maladies liées à la dégradation des habitats ou de l’environnement apparaissent chaque année.  Face à cette situation, les mesures à prendre concrètement, c’est limiter la déforestation, s’interroger sur l’élevage intensif et limiter la mondialisation. Ce sont les ingrédients qui contribuent à diffuser les maladies infectieuses. Par ailleurs  le rapport commun entre le Giec et l’IPBES publié en juin de cette année doit constituer la bonne feuille de route.