L’ANSES publie des données sur les cancers d’origine professionnelle

A l’occasion du 35ème congrès de médecine et santé au travail qui se tient à Marseille du 5 au 8 juin 2018, l’Anses présente pour la première fois des données sur les cancers d’origine professionnelle collectés dans le cadre du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles que l’Agence coordonne.

Ces données permettent de faire un état des lieux complet sur les cancers liés à des situations d’exposition professionnelle pour ainsi repérer les secteurs d’activité et les situations les plus à risque, dans un objectif de prévention.

Cancers professionnels : une variété de situations d’exposition

Pour chaque type de cancer recensé, l’Anses met à disposition une analyse synthétique de l’état des connaissances scientifiques actuelles concernant les étiologies professionnelles, et notamment des travaux récents du Centre International de Recherche sur le Cancer et une analyse descriptive détaillée des facteurs d’exposition associés à chaque type de cancer, observés chez les patients qui ont été reçus dans l’un des centres du réseau rnv3p. Des expositions pour lesquelles le lien avec le cancer avait été estimé faible par le praticien, mais pour lesquelles il existe des hypothèses de cancérogénicité, ont été analysés de manière plus approfondie afin d’anticiper les situations dites émergentes.

Les résultats présentés montrent que l’amiante est incriminé dans 42% des cas de cancers d’origine professionnelle étudiés, loin devant les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) incriminés dans 6,5% des cas. Ces cancers d’origine professionnelle adviennent majoritairement dans les secteurs d’activité des travaux de construction spécialisés (16,2%), de la métallurgie (6,1%), et du commerce et réparation d’automobiles et de motocycles (5,2%). Ces cancers touchent majoritairement des personnes qui exercent les métiers qualifiés de la métallurgie, de la construction mécanique et assimilés (22,9%), des métiers qualifiés du bâtiment et assimilés (22,1%) et les conducteurs de machines et d’installations fixes (7,3%).

L’ensemble de ces résultats permet de compléter la photographie de l’épidémiologie des cancers professionnels en France, tels que vus dans un réseau de centres de recours experts en maladies professionnelles et d’enrichir l’expertise de l’Anses dans ce domaine.

Le rnv3p, un réseau dédié à la vigilance et à la prévention des pathologies professionnelles

Coordonné par l’Anses, le rnv3p est un réseau de professionnels de la santé au travail qui regroupe les 30 centres de consultation de pathologie professionnelle (CCPP) de France métropolitaine et de six services de santé au travail associés au réseau (SST). Ce réseau a pour vocation d’enregistrer les données des consultations issues des CCPP et les nouveaux problèmes de santé au travail diagnostiqués par les SST au sein d’une base de données nationale (données démographiques du patient, pathologies, expositions, secteur d’activité, profession).

Grâce à ses données, le rnv3p assure notamment une mission de vigilance, et notamment d’identification précoce d’émergences ou de réémergences de situations professionnelles à risque de pathologie. Le réseau assure également des missions de prévention et d’harmonisation des pratiques de diagnostic des pathologies liées au travail et à l’environnement.

Le rnv3p publie son rapport d’activité pour 2016. On pourra y découvrir :

  • les chiffres clés et les faits marquants de l’année 2016 ;
  • les principaux indicateurs extraits de la base rnv3p en 2016 ;
  • la valorisation des données du réseau en 2016 ainsi que les productions scientifiques associées.

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