L’Anses déconseille les écrans 3D pour les enfants

Une étude met en relief les dangers de la 3D. Les films et les jeux vidéo utilisant cette technologie sont “déconseillés” aux enfants de moins de 6 ans, avertit, jeudi 6 novembre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). L’agence recommande aux jeunes de moins de 13 ans d’en faire un “usage modéré” et aux adultes ayant certains troubles visuels de “limiter” le visionnage d’images en 3D. L’Anses prône cette restriction car les “effets sanitaires” sont “plus marqués” chez l’enfant que chez l’adulte. C’est, en effet, durant l’enfance que le système visuel se “développe activement”, ce qui le rend “plus vulnérable”, explique l’agence publique. “Le développement de ces technologies pose la question de leur impact éventuel sur la santé (…) en cas d’exposition prolongée, tout particulièrement pour les enfants et adolescents”, justifie l’Anses.

Par rapport à la 2D (les écrans classiques), la 3D fatigue plus rapidement les yeux et peut surtout altérer le développement oculaire des plus jeunes. Chez l’enfant, “le système visuel en plein développement est encore fragile, explique  Olivier Merckel, responsable de l’unité d’évaluation des risques liés aux nouvelles technologies à l’Anses. Il est contraint de fonctionner d’une façon qui n’est pas naturelle, ce qui pourrait avoir des conséquences néfastes à long terme.”

Par ailleurs il est connu que plus les enfants passent du temps devant des écrans, plus leurs résultats scolaires sont mauvais. C’est ce qu’avait montré une étude publiée dans  en octobre 2014  la revue American Journal of Family Therapy, qui avait analysé les habitudes de 46 000 familles américaines avec enfants (de la maternelle à la terminale). A partir d’une demi-heure de temps d’écran par jour, ils ont constaté une baisse régulière des résultats scolaires. La baisse est beaucoup plus prononcée après deux heures et, au-delà de quatre heures, la moyenne générale de l’enfant chute d’une classe. Selon l’étude citée par le Huffington Post (article en anglais), les enfants qui passent quatre heures par jour devant un écran mettent en moyenne vingt minutes de plus à s’endormir: ce qui est bien connu comme étant indispensable à une meilleure capacité cognitive.

Les recommandations de l’Agence

Sur la base des résultats de l’expertise, l’Agence recommande de faire évoluer la réglementation :

  • pour que l’ensemble des dispositifs radioélectriques, et notamment ceux destinés aux enfants (tablettes tactiles, veille-bébés, jouets connectés, etc.), soient soumis aux mêmes obligations réglementaires en matière de contrôle des niveaux d’exposition et d’information du public que celles encadrant les téléphones mobiles ;
  • afin que le respect des valeurs limites d’exposition réglementaires soit assuré, quels que soient les dispositifs émetteurs mobiles utilisés, selon des conditions raisonnablement prévisibles d’utilisation (par exemple positionnement au contact du corps).

Il lui apparaît également nécessaire :

  • les niveaux de référence visant à limiter l’exposition environnementale aux champs électromagnétiques radiofréquences soient reconsidérés, afin d’assurer des marges de sécurité suffisamment grandes pour protéger la santé et la sécurité de la population générale, et particulièrement celles des enfants ;
  • de réévaluer la pertinence du débit d’absorption spécifique (DAS)utilisé pour l’établissement des valeurs limites d’exposition des personnes, à des fins de protection contre les effets sanitaires connus et avérés (effets thermiques) des radiofréquences, et de développer un indicateur représentatif de l’exposition réelle des utilisateurs de téléphones mobiles, quelles que soient les conditions d’utilisation : signal utilisé, bonne ou mauvaise réception, mode d’usage (appel, chargement de données, etc.).