La santé environnementale est elle à la hauteur des enjeux de société que nous vivons ?

La crise sanitaire que nous venons de vivre  a mis en évidence un fait déjà connu le lien entre la perte de biodiversité et la santé et donc la place que devrait avoir la santé environnementale.Le Ségur de la Santé annoncé par le premier ministre viendra-t-il combler ce manque ?

On compte, en France, selon les derniers chiffres de la Caisse nationale d’assurance maladie, 20 millions de malades chroniques dont 10,7 millions de personnes classées en « affections de longue durée » ( ALD). L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 14 % de la mortalité dans notre pays est d’ores et déjà due à des causes environnementales, soit environ 84.000 morts par an. Pour un homme, le risque de développer un cancer approche aujourd’hui 2 chances sur 3. Et ce sans compter les pathologies et la mortalité induites par la pollution atmosphérique, les perturbateurs endocriniens et les pathologies chroniques que sont l’obésité, le diabète et les maladies dégénératives.

L’orientation nouvelle que devrait prendre le système de santé pourrait mettre l’accent sur cette transversalité et les effets cocktails des multiexpositions qui affectent les citoyens et favorisent les difficultés immunitaires  On a encore constaté que dans cette COVID 19 que les personnes aux multipathologies s’avéraient bien plus fragiles  or nous en sommes encore à des budgets infimes en matière de prévention ( 1%) et de dépistage (0,5%) dans le budget total. Nous espérions que les PNSE apporteraient des pistes de changements profonds qui pointeraient les dysfonctionnements environnementaux affectant la santé, or pour l’instant cela n’a pas été significatif. Un  exemple , il n’y a pas eu de réunion du groupe chargé de préparer le  Plan national Santé-Environnement 4 depuis juillet 2019 et les actions du PNSE3 ne sont pas terminées.

Même les services de l’État sont sans complaisance. Dans un rapport d’évaluation, le Conseil général de  l’environnement et du développement durable (CGEDD) écrit que « le pilotage bute sur un manque financier et humain criant ».  Aussi nous attendons beaucoup de cette nouvelle réforme pour qu’elle réponde réellement à une nécessité de santé publique, à la hauteur des enjeux, sachant que le dérèglement climatique pourrait apporter de nouvelles crises tout aussi inconnues.