La pollution de l’air responsable de 9% des décès en France

On peut ajouter aussi que chaque année, le  coût global de cette pollution est de 101,3 milliards d’euros pour notre pays .

Une nouvelle « évaluation quantitative d’impact sanitaire », a été publiée ce mardi 21 juin par Santé publique France (agence issue de la fusion, le 3 mai, de l’Institut de veille sanitaire avec d’autres organismes), elle rappelle que la pollution atmosphérique constitue un problème de santé publique majeur. C’est la troisième cause de mortalité en France, derrière le tabac (78 000 décès) et l’alcool (49 000 décès).

 Le poids sanitaire (« fardeau ») de cette pollution liée aux activités humaines (transports, industrie, chauffage avec des énergies fossiles…) correspond à 9 % de la mortalité en France continentale, selon l’étude de Santé Publique France. Ainsi « le fardeau de la pollution de l’air se situe au troisième rang, derrière celui du tabac (78 000 morts) et de l’alcool (49 000 morts) », souligne François Bourdillon, directeur général de cet organisme. Cette pollution représente « une perte d’espérance de vie pour une personne âgée de 30 ans pouvant dépasser deux ans », selon l’étude. A l’origine de 9 % des morts annuelles en France, les particules fines d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres – les PM2,5, qui pénètrent profondément dans le système respiratoire et provoquent de nombreuses pathologies – entraînent une perte d’espérance de vie à 30 ans pouvant dépasser deux ans dans les villes les plus polluées.

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Et encore, « cet impact des particules fines sur la santé est probablement sous-estimé », selon Sylvia Médina, coordinatrice du programme Air et santé. « Nous utilisons dans notre étude les PM2,5 comme traceur, car il s’agit de l’indicateur de pollution le plus étudié en termes d’effets sur la santé, mais la pollution atmosphérique est un mélange complexe de milliers de polluants qui interagissent », rappelle-t-elle.

Les effets de la pollution sont, sans surprise, sont plus importants dans les grandes villes : dans les zones urbaines de plus de 100 000 habitants, la perte d’espérance de vie à 30 ans du fait des PM2,5 atteint quinze mois en moyenne, ce qui correspond à 26 000 morts annuels. Néanmoins, les villes moyennes et petites, de même que les zones rurales, ne sont pas épargnées, souligne l’étude, qui a porté sur la totalité des 36 219 communes de l’Hexagone. Ainsi, 800 000 personnes résidant dans des communes rurales sont exposées à des valeurs dépassant en moyenne 14 µg/m3. Quelques communes rurales, à proximité d’industries, comme autour de l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône) ou dans l’est de la France, connaissent toujours des concentrations en polluants atmosphériques importantes.