La nécessité de développer la culture scientifique

Renaud Hétier et Nathanaël Wallenhorst sont enseignants-chercheurs en sciences de l’éducation et notamment auteurs de « Résistance, résonance – Apprendre à changer le monde avec Hartmut Rosa » (Le Pommier, 2020).

Ces 2 enseignants chercheurs en sciences de l’éducation interpellent le Ministère très conscients du fossé qui s’installent entre les décideurs et les profanes citoyens. Ils pensent qu’il est urgent d’y remédier. Ceci dans un souci de démocratie et surtout à un moment où le virage de notre société s’impose. Il faut développer fortement notre culture scientifique : éducation au climat et à ses interactions avec le vivant, compréhension du fonctionnement systémique de la biosphère, intégration des limites planétaires à ne pas franchir pour ne pas courir le risque d’emballements irréversibles…

Nous sommes au cœur d’un changement climatique majeur, d’un appauvrissement de la vie sur Terre et de phénomènes de pollution, de plus en plus destructeurs. Nous avons chaque jour l’expérience d’une zoonose devenue pandémique, de migrations climatiques qui s’intensifient, de records de douceur hivernale et de canicule estivale, d’une intensification de tempêtes et d’ouragans, etc.

Mais, face à ces réalités, nous n’avons pas l’air de croire en ce que nous savons. Nous savons, mais nous ne voulons pas savoir.

Ils proposent ainsi de revoir de toute urgence les programmes scolaires, particulièrement au collège et au lycée, de chacune des matières enseignées pour que nous enseignions l’ampleur de l’altération du système Terre de nature anthropique et travaillions à assurer la pérennité de l’aventure humaine à partir d’une transformation de sa relation au vivant. Enfin, il s’agit de chercher par tous les moyens possibles à apprendre d’autres types de relation au monde : en renonçant à faire du vivant seulement une « ressource » pour générer des gains, ou encore en apprenant à écouter le monde et non pas uniquement à le manipuler techniquement.

« Il faut développer fortement notre culture scientifique », demandent les auteurs.