La consommation énergétique du numérique

Inflation exponentielle du flux de données, objets connectés en pagaille, data centers poussant comme des champignons… La « révolution numérique » qui prend place dans nos sociétés est gourmande en équipements électroniques, eux-mêmes voraces en énergie électrique.

Au point de susciter des inquiétudes, voire des fantasmes. Qu’en est-il aujourd’hui et qu’en sera-t-il demain ? En France, la consommation des data centers s’élevait à environ 3 TWh en 2015, soit davantage que la consommation électrique de la ville de Lyon, selon l’Union française de l’électricité (UFE).

Il faut bien entendu alimenter en électricité les nombreux appareils et la chaîne des appareils connectés qui transmettent les données.  Mais cette électricité est principalement dissipée sous forme de chaleur lorsqu’elle passe dans un matériau conducteur, ce qu’on appelle “effet joule”. De ce fait, environ 50% de la facture d’électricité d’un data center... tient d’abord à  la climatisation.

Gain de performance, valorisation de la chaleur… les data centers méritent-ils encore leur réputation d’ogres numériques ? Le rapport de négaWatt ne détaillait pas seulement la consommation des serveurs, mais également celle des terminaux (ordinateurs, téléphones, tablettes..) et celle du réseau (lignes ADSL, mais aussi WIFI, 3G, 4G…),

 Verdict : en 2015, les terminaux consommaient déjà 2 fois plus que les serveurs et centres de données. Et alors que ces derniers gagnent en efficacité, l’électricité consommée par le “dernier kilomètre numérique” explose : la 4G consommerait jusqu’à 23 fois plus que le WIFI

Que faire à notre propre niveau ? Afin d’éviter de saturer les serveurs distants : supprimer ses vieux courriels (et surtout ceux contenant de volumineuses pièces jointes), ou encore limiter son utilisation des services de streaming en ligne (Youtube, Deezer, Netflix…). Sur internet, le principe du dernier kilomètre s’applique aussi. L’étape la plus énergivore du cloud ne serait ainsi pas dans les datacenters, mais dans la connexion aux réseaux sans fil (Wifi, mais surtout 3G et 4G).