Il est urgent de s’interroger sur la gestion de crise des catastrophes naturelles

Il n’est plus anecdotique d’entendre par les médias qu’une nouvelle catastrophe naturelle s’est abattue sur une région, proche, peut-être la notre, ou plus lointaine comme en Californie, Indonésie ou Australie, etc.. Ces phénomènes,  des ouragans, des inondations, des incendies gigantesques, etc.. deviennent légion mais comment réagissons nous ? que faisons nous ? changeons nous nos comportements ?…

Nos sociétés sont confrontées à des situations inédites et  démontre pour ceux qui ne l’avaient pas encore ressenti que les modifications climatiques s’affirment chaque jour plus intensément. Les prédictions scientifiques et en particulier celles du GIEC s’affirment. Le changement climatique vient fragiliser ou aggraver des situations locales qui étaient déjà difficiles.

La climatologue Françoise Vimeux de l’IRD (institut de recherche pour le développement) interviewée sur les ravages des incendies en Australie nous donne son avis sur ces événements graves : “il est très clair que ces phénomènes, habituels dans un cadre naturel, deviennent plus nombreux à cause du réchauffement climatique. Pourquoi ? Parce que ce réchauffement va favoriser des vagues de chaleur plus fréquentes, plus importantes, plus intenses et peut-être plus longues, ce qui implique des températures très élevées, parfois jamais atteintes sur un territoire. Le réchauffement climatique a aussi un impact sur les régimes de pluie. Quand un feu est déclenché, l’absence de précipitations favorise sa propagation. La végétation brûle très vite ou va permettre aux incendies d’avancer très rapidement”.

On commence à voir les limites des organisations  de gestion de crise, voire de prévention, pour un certain nombre de risques. Elles semblent ne plus être  adaptées à la fréquence et aux menaces comme à l’évolution des sociétés. Les dynamiques démographiques, économiques, sociales, l’urbanisation ont transformé nos sociétés et nous demandent de réfléchir collectivement à la manière d’assurer, de façon juste et efficace, la sécurité des personnes et des biens, comme nous ne l’avons à ce jour,  peu pensé.

Il ne suffit pas de diffuser les mesures de sauvegarde pour qu’elles soient appliquées ; il ne suffit pas de connaître les « bons comportements » pour les mettre en pratique. Il est urgent  de se préparer et de réfléchir, collectivement, aux mesures que nous voulons mettre en œuvre, à l’arbitrage entre liberté et équité, au partage des coûts et à la responsabilité de chacun.

En France, il y des  enjeux majeurs  qui devraient  faire l’objet d’une attention soutenue : le renouvellement urbain, qui concerne de nombreux territoires exposés à des menaces et qui demandent de réfléchir à la façon de rebâtir, de rénover, de transformer l’existant mais aussi le devenir d’espaces menacés à court, moyen ou long terme  par le changement climatique et sans oublier la corrélation avec la perte de biodiversité préjudiciable (faune et flore) à l’ensemble de l’humanité.