Fin de la consultation sur la stratégie perturbateurs endocriniens le 8 février

Consultation du public sur le projet de Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens 2 (SNPE2)

1. Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit un perturbateur endocrinien comme « une substance ou un mélange de substances qui altère les fonctions du système endocrinien et, de fait, induit des effets nocifs sur la santé d’un organisme intact, de ses descendants ou de (sous)populations ».

Le système endocrinien est composé de nombreux organes : pancréas, surrénales, testicules, ovaires, thyroïdes,…qui sécrètent des hormones, messagers chimiques diffusés dans l’organisme par le sang. Ce système est essentiel pour assurer le bon fonctionnement de l’organisme : il permet la communication entre les organes.

Les phénomènes de perturbation endocrinienne ont commencé à attirer l’attention de la communauté scientifique dès les années 1950, et représente une attention forte depuis les années 1990. Depuis, les recherches ont permis de mieux comprendre ces substances même s’il reste encore beaucoup d’inconnus. Les perturbateurs endocriniens perturbent le cycle des hormones naturelles au sein de l’organisme.

Certaines caractéristiques les rendent difficiles à étudier ; leurs effets peuvent, par exemple, ne se manifester qu’avec un effet différé dans le temps, ou encore se transmettre d’une génération à l’autre.

De nombreux effets potentiels sur les organismes vivants ont été mis en évidence. Ainsi, le développement de certains cancers (du sein, des testicules, de la prostate,…), des malformations d’organes reproducteurs, des troubles de la reproduction et du neurodéveloppement, la modification du ratio entre mâles et femelles au sein de certaines populations d’espèce ont été associés à l’action de certaines substances perturbatrices endocriniennes.

La sensibilité aux perturbateurs endocriniens peut varier selon les périodes de la vie. Le fœtus et l’embryon, les nourrissons et les jeunes enfants, présentent une sensibilité accrue à ces substances

Les perturbateurs endocriniens se retrouvent dans les différents milieux (air, eau, sol) et nous y sommes exposés par plusieurs voies (ingestion, inhalation, contact avec la peau). L’exposition à ces substances peut avoir un effet néfaste à l’échelle de l’individu, des espèces et des écosystèmes et participe donc à l’érosion de la biodiversité.

2. Pourquoi une deuxième Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens ?

Au regard des enjeux majeurs de santé publique et de préservation de la biodiversité, les perturbateurs endocriniens soulèvent des inquiétudes légitimes. Selon le baromètre IRSN 2018 sur la perception des risques, la moitié des Français interrogés considèrent que les risques liés aux perturbateurs endocriniens sont forts.

Les réglementations les prennent en compte mais de façon incomplète. Des progrès restent donc à faire et tous les leviers d’actions doivent être mobilisés pour mieux protéger les citoyens des dangers et risques associés à ces substances.

En avril 2014, le gouvernement a adopté la première Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE).La France était le premier pays en Europe et dans le monde à avoir adopté une telle Stratégie.

Les inspections générales des ministères chargés de la transition écologique, de la santé et de l’agriculture ont rédigé un rapport sur la SNPE en décembre 2017, qui conclut à la pertinence de cette stratégie spécifique et donne des recommandations pour sa révision et son renforcement. Le gouvernement a annoncé en février 2018 l’élaboration d’une deuxième Stratégie sur les perturbateurs endocriniens (SNPE2).

La Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens 2 (SNPE2) permettra à la France de poursuivre son rôle pionnier en proposant des solutions et pistes d’actions à court terme tout en continuant à investir sur le renforcement de la connaissance à moyen et long termes. Elle porte une ambition européenne forte pour assurer une meilleure prise en compte de ces enjeux dans les réglementations communautaires, qui encadrent aujourd’hui la mise sur le marché unique d’un nombre important de produits.La SNPE2 (2019-2022) constitue une composante importante du futur plan national santé environnement 4. Le suivi de sa mise en œuvre sera assuré par le Groupe santé environnement (GSE), instance créée en 2009 qui regroupe des représentants des 5 collèges du Grenelle, des personnalités qualifiées et des professionnels de santé et présidée par madame la Députée Élisabeth Toutut Picard. L’objectif principal de la SNPE2, dans la continuité de la SNPE1, est la réduction de l’exposition de la population et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens.

L’urgence consiste à mobiliser les outils de réduction de l’exposition de la population et de l’environnement à ces substances.

Apporter votre commentaire sur le site du MTES :

http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr

Télécharger :