Conférence de Grenoble de juin 2008

Contribution du Dr Annesi-Maesano

Suite de la conférence de Grenoble de juin 2008

La pollution atmosphérique favorise significativement l’asthme et les allergies chez l’enfant

Les chercheurs de l’unité Inserm 707, sous la direction d’Isabella Annesi-Maesano viennent d’achever la deuxième phase du volet français de l’étude ISAAC (International study of asthma and allergies in chilhood).
L’enquête réalisée dans six villes françaises a permis pour la première fois en France de déterminer l’effet de la pollution atmosphérique (oxydes d’azote)  sur le développement de l’asthme et des allergies. Les résultats montrent une augmentation significative de ces pathologies même dans les zones où les niveaux de la pollution atmosphérique sont proches des moyennes maximales recommandées par l’OMS. Elle démontre aussi le doublement du nombre d’infarctus du myocarde les jours de pollution.

Ces travaux sont publiés dans le numéro de juin de la revue Respiratory Medicine.

Il ressort que les enfants résidant depuis huit ans dans des zones avec des pollutions élevées ont 3 fois plus d’eczéma, 1.5 plus d’asthme et presque 2 fois plus d’asthme à l’effort.

“L’étude montre un excès d’asthme et d’allergies chez les enfants dans des zones où le niveau de pollution avoisine les valeurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considérées jusque là comme faibles et alors qu’on juge maintenant qu’elles s’accompagnent d’effets nocifs.

“On observe des effets nocifs à des valeurs voisines (12 microgrammes/m3) du seuil limite recommandé par l’OMS (10 microgrammes/m3) pour les particules fines (inférieures ou égales à 2,5 microns), liées notamment au diesel».

D’une façon générale, la pollution des transports est un problème de santé publique en France. En effet, le trafic routier, principalement les moteurs diesel, est fort émetteur de microparticules et d’oxydes d’azote : les microparticules peuvent recevoir un très grand nombre de substances toxiques et servent de vecteur à leur pénétration dans les poumons..
Il est donc impératif de réduire la pollution urbaine (transports en commun, transports alternatifs, zones piétonnes etc.)

Ces travaux sont publiés dans le numéro de juin de la revue Respiratory Medicine.

Un article dejuillet 2005 sur ce même sujet est également disponible sur PubMed (en anglais).