Archives mensuelles : août 2024
Une étude supplémentaire lie les pesticides et les risques accrus de cancers
Les pesticides sont une caractéristique essentielle de l’agriculture intensive moderne qui ajoute à la liste des facteurs qui augmentent le risque de cancer.
Les pesticides sont des produits chimiques conçus pour éliminer et contrôler la vie animale et végétale quand elle peut nuire à l’agriculture ou à la vie domestique ; d’où la nécessité d’étudier les effets potentiels sur les utilisateurs et les humains en général.
Dans cette étude proposée par la revue scientifique Frontiers in Cancer Control and Society*, les auteurs ont travaillé sur la population complète des États-Unis en agrégeant des données sur les volumes de 69 pesticides utilisés à l’échelle des comtés, en les croisant avec les taux d’incidence des cancers, tout en intégrant d’autres facteurs de risque comme le tabagisme ou la vulnérabilité sociale mais aussi l’usage des sols.
« En résumé, l’utilisation des pesticides agricoles a un impact significatif sur tous les types de cancer évalués dans cette étude (tous les cancers, le cancer de la vessie, le cancer du côlon, la leucémie, le cancer du poumon, le lymphome non hodgkinien et le cancer du pancréas), et ces associations sont plus évidentes dans les régions à forte productivité agricole, constatent les auteurs. Les cancers associés aux pesticides semblent être à égalité avec plusieurs types de cancer associés au tabagisme. Il s’agit de la première étude qui présente des estimations complètes des cas exclusivement attribuables à l’utilisation de pesticides agricoles », ajoutent-ils.
Notre partenaire Générations futures s’exprime par son porte parole François Veillerette qui réitère ainsi notre demande envers « les autorités compétentes de prendre au plus vite des mesures pour renforcer la réglementation et protéger les populations les plus vulnérables en particulier les enfants riverains des parcelles traitées. »
Dernier rapport d’Olivier de Schutter sur les moyens de lutter contre la pauvreté
remet en question la croissance comme levier de lutte contre la pauvreté. Il déclare : “Pendant des décennies, nous avons suivi la même recette éculée : faire croître l’économie d’abord, puis utiliser la richesse pour lutter contre la pauvreté. Ce n’est pas seulement malavisé, c’est dangereux. Au nom du PIB, nous poussons notre planète et ses habitants au bord du gouffre”, lance le Rapporteur spécial de l’ONU.
Ce rapport fait suite à l’ouvrage “Changer de boussole, la croissance ne vaincra la pauvreté”, publié par Olivier de Schutter en mai 2023 aux éditions Les Liens qui libèrent. Il s’inscrit pleinement dans le mouvement Beyond growth qui vise à explorer les systèmes économiques au-delà de la croissance et qui commence à prendre de l’ampleur.
Le Rapporteur spécial de l’Onu défend ainsi une économie postcroissante, qui ne rimerait ni avec austérité ni avec récession.Pour cela, il a retenu cinq priorités :
– stimuler l’économie sociale et solidaire,
– démocratiser le travail via la représentation syndicale notamment,
– partager l’emploi et réduire le temps de travail,
– lutter contre le consumérisme en interdisant par exemple la publicité et l’obsolescence programmée,
– et fournir des services de base universels (logement décent, alimentation nutritive, eau, énergie, transports, accès au numérique). Pour financer tout cela, il propose d’augmenter la taxe sur les successions, sur le carbone et l’impôt sur la fortune ou encore de mieux lutter contre les fuites de capitaux.
Report : EN/FR/ES/RU/AR/ZH
Press release : « End dangerous fixation with GDP as way to eradicate global poverty: UN expert » EN/FR/ES
Watch the Special Rapporteur’s presentation of the report to the 56th session of the Human Rights Council : YouTube
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Qui contrôle les eaux de boisson et comment ? Effectivité de la nouvelle Directive 2020
L’eau utilisée pour produire notre eau du robinet fait l’objet en France d’un suivi sanitaire régulier.
Ce suivi se décompose en une surveillance, exercée par la personne moralement responsable de la production ou de la distribution de l’eau, ainsi que le contrôle sanitaire, mis en œuvre par les agences régionales de santé (ARS), en application des dispositions du Code de la santé publique et de la Directive 2020/2184 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2020 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine qui est la refonte de la directive 98/83/CE.
Des prélèvements sont effectués au niveau de la ressource (c’est-à-dire au niveau de la nappe ou de la rivière, au point de captage avant le traitement), à la sortie de l’usine de traitement ainsi qu’au niveau du point de distribution (c’est-à-dire au robinet). Les prélèvements et analyses sont réalisés par des laboratoires agréés pour le contrôle sanitaire des eaux par le ministère de la Santé. Ces laboratoires doivent respecter des méthodes d’analyses et atteindre un certain niveau de « performance analytique », c’est-à-dire présenter des résultats réguliers et sûrs.
Les principaux axes d’évolution en matière d’eau potable depuis cette nouvelle directive: 5 objectifs concourant à améliorer la sécurité sanitaire de l’eau et la confiance du consommateur :
- avec de nouvelles normes de qualité dans l’eau potable (annexe I de la directive eau potable)
- avec la mise en place d’une approche basée sur les risques (ou plan de gestion de la sécurité sanitaire des eaux PGSSE) (articles 7 à 10 de la directive eau potable)
- le renforcement des exigences en matière de matériaux au contact de l’eau (article 11 et annexe V de la directive eau potable)
- une information plus transparente sur la qualité de l’eau (article 17 et annexe IV de la directive eau potable)
- De plus a été produite une note d’information du 14 avril 2023 relative à la mise en œuvre des nouvelles dispositions prises dans le cadre de la transposition de la directive (UE) 2020/2184 du parlement européen et du Conseil relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine
Les modalités d’information du public par les mairies sont décrites dans l’article D1321-104 du code de la santé publique : la mairie doit afficher les résultats du contrôle des eaux sous deux jours ouvrés suivant la date de leur réception, sauf en cas de situation d’urgence où des mesures sont prises afin d’informer les usagers dans les meilleurs délais et de proposer des solutions palliatives, comme la distribution d’eau en bouteille.
Dans un contexte où les pollutions environnementales se multiplient et menacent sa qualité, elle constitue cependant un bien limité. En France, les prélèvements d’eau potable sont gérés par bassin hydrographique. La lutte contre les pollutions (nitrates, phosphates, pesticides…) représente un des enjeux clé de cette législation cruciale mise en place en 1964 pour protéger la santé humaine et l’environnement, tant la faune que la flore. C’est à cette époque que le principe du « pollueur-payeur » a été introduit.
Les défis se sont depuis multipliés, puisque le changement climatique introduit une pression supplémentaire sur la quantité et la qualité des ressources en eau disponibles, rendant ce mode de gestion de plus en plus difficile.Un exemple frappant de cette dégradation est l’abandon de nombreux captages et équipements, soit 12 600, entre 1980 et 2021.
Conséquence directe : les concentrations jugées comme « acceptables » dans les eaux potables ont été multipliées par dix, conduisant à rouvrir des points de captage d’eau qui avaient été fermés dans l’intervalle.
La seule option viable reste donc une protection indispensable des ressources en eau destinées à la production d’eau potable. Cela passe par des recherches approfondies pour améliorer la connaissance de l’état de contamination des ressources, par la mise en place de filières de traitement adaptées et respectueuses de l’environnement et par la promotion d’activités agricoles réduisant drastiquement l’utilisation intensive de produits phytosanitaires.C’est un des axes de notre mobilisation sur le terrain et dans les instances décisionnaires.
Face aux canicules de plus en plus fréquentes : savoir se protéger
La Vigilance météorologique de Météo-France informe sur les « vagues de chaleur » ayant un impact sanitaire sur la population du 1er juin au 15 septembre (cette période peut être avancée ou prolongée de quelques jours si la situation l’exige) or cela nous est annoncé !
Le changement climatique engendre une élévation globale des températures en France. Il engendre une augmentation de la fréquence, de l’intensité, de l’extension géographique et de la durée des vagues de chaleur. Un pic de chaleur est un épisode caractérisé par une chaleur intense, de courte durée (sur 1 à 2 jours) ou par des températures élevées qui perdurent dans le temps. Un épisode de canicule présente de très fortes chaleurs le jour et la nuit durant au moins 3 jours consécutifs.
Les conséquences sanitaires d’une exposition à la chaleur se mesurent par l’augmentation du recours aux soins d’urgence pendant les vagues de chaleur pour pathologies liées à la chaleur, mais également par une augmentation très rapide de la mortalité, observée dès l’exposition. Lorsqu’il est exposé à la chaleur, le corps humain active des mécanismes de thermorégulation qui lui permettent de compenser l’augmentation de la température (transpiration, augmentation du débit sanguin au niveau de la peau par dilatation des vaisseaux cutanés, etc.). Quand ces mécanismes sont débordés, des pathologies liées à l’exposition à la chaleur se manifestent : maux de tête, nausées, insolation, crampes musculaires, déshydratation.
Face à des températures anormales le corps déclenche une réponse physiologique coordonnée par l’Hypothalamus (situé dans le cerveau) après réception par les organes périphériques de ces informations. La première réponse est la production de sueur qui permet de dissiper la chaleur, c’est pourquoi la nécessité de boire est une évidence pour éviter la surchauffe des organes dont le système cardiovasculaire.
Plus l’intensité de la chaleur augmente, plus la part de la population éprouvant des difficultés à maintenir une thermorégulation efficace augmente : l’ensemble de la population, même jeune et en bonne santé, est concernée lorsque la température augmente et que des canicules voire des canicules extrêmes se produisent.
Aussi mieux vaut adopter des gestes simples :
- Restez au frais (chez vous ou dans un lieu rafraîchi),
- Buvez de l’eau (sans attendre d’avoir soif),
- Mouillez-vous le corps,
- Fermez les volets et fenêtres le jour, aérez la nuit,
- Privilégiez les activités douces et sans effort,
- Mangez frais, équilibré et en quantité suffisante,
- Évitez l’alcool,
- Prenez des nouvelles de vos proches et des plus fragiles.
En cas de malaise, appelez le 15 ou si besoin
Compléments :
https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/648666/4373634?version=1
https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/628526/4294635?version=1
https://www.santepubliquefrance.fr/content/download/648670/4373646?version=1
https://www.vivre-avec-la-chaleur.fr/logement/?
Instruction interministérielle applicable pour l’été 2024 Téléchargement du pdf