Vers une interdiction du perchloréthylène dans les pressings ?

Alors que ce produit le perchloéthyléne est classé depuis 1995 comme cancérogène probable par l’Organisation mondiale de la santé, et qu’il  peut avoir des effets neurologiques, causer des troubles hépatiques, des affections respiratoires, des atteintes à l’estomac, il est toujours utilisé en France.

A chaque ouverture du hublot d’une machine de nettoyage à sec, les vapeurs s’échappent. Les personnes travaillant dans le pressing, mais aussi celles qui habitent à proximité, en subissent les effets toxiques. José-Anne Bernard, une septuagénaire de Nice qui habitait juste au-dessus d’un pressing, est décédée en 2009. Selon son fils, l’autopsie a révélé la présence de perchloréthylène dans tous les organes sauf l’estomac, ce qui exclut l’ingestion. Le gérant du pressing a été mis en examen pour «homicide involontaire» et «poursuite de l’exploitation d’une installation classée non conforme à la mise en demeure». L’instruction est en cours. Des odeurs avaient envahi l’appartement après l’installation du pressing, en mars 2008, selon le fils. «Vingt-cinq courriers ont été envoyés à la mairie, la préfecture, la médecine du travail, l’inspection du travail, sans effet», déplore-t-il.

Plusieurs associations demandent une limitation de l’exposition à 40µg/m3 pour se diriger vers l’interdiction de ce produit purement et simplement tandis que l’Anses a défini une valeur seuil dans l’habitat à 250 µg/m3.

Comment le remplacer ?

En France, on estime que 15 000 personnes seraient exposées par leur travail puisque  90% des pressings utilisent encore ce puissant solvant comme agent de nettoyage,tandis que d’autres ont trouvé un substituant comme dans les pays où le perchréthylène est interdit. Mais on peut remplacer ce produit par un nettoyage au mouillé, qui exige plus de main-d’œuvre, ou un nettoyage au dioxyde de carbone liquéfié, plus coûteux. Le Danemark et les Etats-Unis ont déjà interdit le «perchlo».

Par ailleurs une enquête du mensuel 60 millions de consommateurs de Mars 2012 révèle que des pressings n’utilisant plus de perchloéthylène donnent des résultats probants: ce qui devrait permettre d’accélérer la substitution de ce solvant réputé toxique.